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Sud-Kivu : un couvent pillé et des religieuses torturées dans l’indifférence générale

Le couvent des sœurs de Canya, dans le territoire de Kabare au Sud-Kivu, a été le théâtre d’une violence inédite dans la nuit du 13 au 14 mai 2025. Un groupe d’hommes armés a forcé l’entrée du lieu sacré, ligotant les religieuses avant de procéder à un pillage méthodique. Pendant près d’une heure, les agresseurs ont vidé les logements sous les cris des victimes et les sirènes d’alerte déclenchées en vain.

Les religieuses ont décrit des scènes de torture physique et morale. « Ils nous ont traitées comme des objets », confie l’une d’elles sous anonymat. Malgré les appels à l’aide relayés par les cloches du presbytère et les clameurs des riverains, aucune force de l’ordre n’est intervenue. Les assaillants ont disparu avec leur butin, laissant derrière eux un climat de terreur.

Cet incident s’ajoute à une liste inquiétante d’attaques ciblant les institutions religieuses du Sud-Kivu. Une semaine plus tôt, le couvent de Nyangezi subissait le même sort. Depuis six mois, les paroisses de Nyantende, Murhesa, Mumosho et Ciriri ont toutes été frappées par des assauts similaires. Prêtres ligotés, objets sacrés volés, violences psychologiques : un schéma qui se répète en toute impunité.

Comment expliquer cette recrudescence d’attaques contre des lieux de culte ? Les observateurs pointent une dégradation généralisée de la sécurité dans la région. Les groupes armés, souvent issus de milices locales, exploitent l’isolement géographique de ces institutions pour agir sans crainte de représailles immédiates.

Les autorités provinciales promettent une enquête « approfondie », mais sur le terrain, les mesures concrètes se font attendre. Le gouverneur du Sud-Kivu a annoncé le déploiement de patrouilles supplémentaires, sans fournir de calendrier précis. Entre-temps, les communautés religoises renforcent elles-mêmes leur sécurité, une solution précaire face à des assaillants toujours mieux organisés.

Avec désormais cinq couvents attaqués en moins de trois mois, la crise sécuritaire dans le Kabare atteint un seuil critique. Les appels à l’aide des religieuses – « Nous ne sommes plus en sécurité même dans la maison de Dieu » – résonnent comme un avertissement glaçant sur l’effritement de l’État de droit dans cette zone stratégique de l’Est congolais.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net

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