La ville de Lubutu, dans la province du Maniema, a connu une accalmie ce jeudi 15 mai après des violents affrontements entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les combattants du groupe armé Force Divine Simba. Les échanges de tirs, survenus dans la nuit, ont provoqué une psychose généralisée parmi les habitants, avant que les autorités ne confirment un retour progressif à la normale.
Selon des sources sécuritaires locales jointes par Congo Quotidien, ces tensions découleraient d'un malentendu opérationnel entre les deux parties. Des négociations sont en cours pour désamorcer la crise, tandis qu'une délégation militaire dépêchée depuis Kisangani s'apprête à rejoindre la zone. Comment une simple méprise a-t-elle pu dégénérer en une confrontation armée ? Les détails restent flous, mais l'urgence de rétablir la confiance entre les belligérants s'impose.
Sur le terrain, les activités socioéconomiques ont timidement repris ce jeudi matin. Les marchés et axes de transport fonctionnent à nouveau, bien que sous la surveillance renforcée des forces de l'ordre. « Personne n'ose encore crier victoire », confie un commerçant sous couvert d'anonymat. La peur d'une reprise des combats plane, alimentée par des années de tensions armées récurrentes dans cette région stratégique.
Le groupe Force Divine Simba, acteur clé des milices locales souvent qualifiées de « Wazalendo » (patriotes), reste une pièce mouvante du puzzle sécuritaire au Maniema. Leur relation avec les FARDC, tantôt collaborative, tantôt conflictuelle, illustre la complexité des alliances dans les zones en proie à l'instabilité. Cette escalade soulève des questions sur l'efficacité des mécanismes de coordination entre l'armée régulière et les milices d'autodéfense.
Les autorités provinciales appellent à la retenue et promettent une résolution rapide du différend. Pourtant, les habitants de Lubutu, traumatisés par des années de conflits, gardent en mémoire les précédents accords fragiles. La présence annoncée de la délégation militaire depuis Kisangani sera-t-elle suffisante pour apaiser les rancœurs ? L'enjeu dépasse le simple cadre de ce malentendu : il s'agit aussi de prévenir de futures ruptures de dialogue dans une région où chaque incident peut rallumer la mèche des violences.
Si le calme prévaut désormais, les défis persistent. Les observateurs locaux insistent sur la nécessité d'une médiation transparente et d'un suivi rigoureux des engagements. En attendant, les FARDC maintiennent un dispositif sécuritaire visible autour des points névralgiques de la ville, tandis que les Wazalendo semblent observer une trêve prudente. Le prochain rapport de la délégation militaire déterminera peut-être l'issue de cette crise éclair – et son impact sur la stabilité du Maniema.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd