Un drame sécuritaire a encore endeuillé Kinshasa dans la nuit de lundi à mardi. Un jeune homme d’une vingtaine d’années a perdu la vie lors d’une intervention des forces de l’ordre au quartier Mokali, dans la commune de Kimbanseke. Les circonstances de cette mort violente divisent déjà la population et les autorités.
Une patrouille nocturne tourne au drame
Selon les informations concordantes, les policiers effectuaient une patrouille nocturne routinière dans le cadre de la lutte contre le banditisme. Vers 22h00, une altercation aurait éclaté avec un groupe de jeunes. Les forces de l’ordre affirment avoir réagi sous la menace d’une attaque imminente. « Nos éléments ont été contraints de faire usage de leurs armes en légitime défense », a déclaré une source policière sous couvert d’anonymat.
La version des autorités communales
Jeancy Nganga, bourgmestre de Kimbanseke, a confirmé le déroulement des opérations lors d’un point presse urgent. « Ces patrouilles visent à protéger nos concitoyens contre les groupes criminels qui sévissent la nuit ». Le maire a cependant appelé à « une enquête approfondie » tout en plaidant pour « un renforcement numérique et logistique des effectifs policiers ».
Une communauté sous le choc
Sur place, les témoignages des habitants dessinent une réalité plus contrastée. « Ils ont tiré sans sommation », affirme un commerçant dont l’échoppe jouxte les lieux du drame. Une pétition circulerait déjà pour exiger le transfert des policiers impliqués. Les collectifs de jeunes dénoncent quant à eux « une banalisation de la violence policière » dans cette commune périphérique.
Antécédents sécuritaires
Ce drame survient dans un contexte d’insécurité persistante à Kimbanseke. Trois attaques armées y avaient été recensées la semaine dernière selon le comité local de sécurité. Faut-il voir dans cette intervention un durcissement des méthodes policières ? Les autorités se défendent de toute dérive, mettant en avant leur « mandat de protection des civils ».
Enquête en cours
La direction provinciale de la police a promis « toute transparence » dans le traitement de ce dossier sensible. Une commission mixte associant parlementaires et société civile serait en cours de constitution. Le parquet de la Gombe aurait déjà ouvert une instruction pour « coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ».
Alors que Kinshasa tente de juguler la recrudescence des crimes urbains, ce nouvel incident pose crûment la question de l’équilibre entre sécurité publique et respect des droits humains. La pression monte sur les autorités pour qu’elles clarifient les circonstances exactes de cette mort qui ébranle toute une communauté.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net