Les autorités de l’Ituri lancent un appel urgent à la population face à la résurgence des activités de la milice CRP. Le gouvernement provincial exhorte les civils à collaborer activement avec les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) pour contrer les menaces sécuritaires persistantes dans cette région troublée.
Le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole militaire, a confirmé lors d’un point presse mardi que des opérations ciblées se poursuivaient contre les combattants de Thomas Lubanga. « Nos unités mobiles traquent actuellement les éléments terroristes le long du littoral du lac Albert et dans plusieurs zones sensibles du territoire de Djugu », a-t-il déclaré sous couvert d’anonymat opérationnel.
La stratégie sécuritaire s’articule autour d’un double dispositif : une pression militaire accrue combinée à une implication citoyenne renforcée. « Chaque habitant doit devenir un maillon de notre système de défense », insiste le représentant des FARDC. Les populations riveraines du lac Albert, théâtre récurrent d’affrontements, sont particulièrement concernées par cet appel à la vigilance.
Des sources sécuritaires rapportent que les miliciens tenteraient d’infiltrer les villages sous couvert nocturne. Lundi dernier, une embuscade tendue près de Katoto a tourné à leur désavantage. Les troupes gouvernementales y auraient neutralisé plusieurs assaillants et saisi un important arsenal. « Ces succès tactiques démontrent l’efficacité de notre nouvelle approche terrain », commente un officier sur place.
Mais comment expliquer la résilience de ces groupes armés malgré les coups portés ? Les analystes pointent du doigt la porosité frontalière avec l’Ouganda voisin et la complexité géographique du bassin du lac Albert. Autant de défis qui exigent une synergie parfaite entre dispositif militaire et renseignement civil.
Le gouvernement provincial promet des mesures d’accompagnement pour les localités coopérantes. Des cellules de dénonciation anonyme seraient en cours de déploiement, tandis que des patrouilles mixtes armée-population se multiplient. Reste à savoir si ces initiatives suffiront à rétablir une sécurité durable dans cette zone minière stratégique, théâtre de violences cycliques depuis deux décennies.
Les prochaines 72 heures s’annoncent déterminantes. Les FARDC affirment disposer d’informations fiables sur des préparatifs d’attaque à grande échelle. Une course contre la montre s’est engagée pour démanteler les bases arrières de la CRP avant qu’elle ne passe à l’action.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
