Les tensions dans le secteur de Mutambala, territoire de Fizi au Sud-Kivu, ont atteint un paroxysme ce 10 mai 2025. Depuis trois jours, des affrontements violents opposent la coalition Twirwaheno et le groupe Red Tabara, allié à l’AFC/M23, aux milices Biloze Bishambuke. Selon des sources locales, les combats ont repris à Rugezi aux alentours de 5 heures du matin, marqués par des échanges de tirs d’armes lourdes.
« Les détonations résonnent sans interruption depuis l’aube », a témoigné un habitant sous couvert d’anonymat. Kelvin Bwija, coordonnateur de la société civile des compatriotes Congolais à Fizi, confirme l’escalade : « Les pertes humaines et matérielles sont significatives des deux côtés. La population est prise en étau. »
Ces violences s’inscrivent dans un contexte d’instabilité chronique dans les hauts plateaux de Fizi. Les activités économiques et sociales sont paralysées, plongeant des milliers de civils dans une précarité accrue. « Les marchés sont fermés, les champs abandonnés. Comment survivre sous cette menace permanente ? », interroge une femme rencontrée près de la zone de conflit.
La société civile locale dénonce l’inaction des autorités face à la recrudescence des activités des groupes armés. Un appel urgent a été lancé pour la protection des civils et le rétablissement de l’ordre public. « Où sont les forces de sécurité ? La communauté internationale va-t-elle encore fermer les yeux ? », s’indigne un leader communautaire.
Les récentes attaques soulignent la complexité des alliances entre mouvements rebelles dans la région. L’implication présumée de la Red Tabara, groupe actif depuis des années dans l’est de la RDC, relance les interrogations sur les soutiens transfrontaliers à ces milices. L’AFC/M23, bien que moins médiatisé récemment, semble retrouver une capacité de nuisance via ces coalitions.
Les humanitaires sur place alertent sur une catastrophe sanitaire imminente. Plusieurs centres de santé rapportent des pénuries de médicaments et un afflux de blessés. « Nous soignons dans des conditions précaires, sans électricité ni équipements adaptés », confie un infirmier du dispensaire de Rugezi.
Alors que les pourparlers de paix stagnent, ces violences rappellent l’urgence d’une solution durable pour le Sud-Kivu. Les derniers rapports onusiens pointent pourtant une augmentation de 30% des incidents sécuritaires dans la province depuis janvier 2025. Quand la spirale infernale s’arrêtera-t-elle ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd