Une opération conjointe des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et de la Police nationale congolaise (PNC) a été lancée ce vendredi 9 février à Wamba, dans la province du Haut-Uélé. Objectif : neutraliser les éléments militaires et policiers impliqués dans des activités illégales au sein des carrés miniers. Dirigée par le général-major Mukalay Ngoy François, commandant du secteur opérationnel Uélé, cette mission s’inscrit dans un vaste plan de sécurisation des zones minières stratégiques.
La délégation, comprenant également le commissaire divisionnaire adjoint Christian Kongolo Kambale, a débuté ses investigations par les sites de Mambati. Les équipes ont passé au crible les opérations de Kímya Mining et de Gold Mining Corporation Nepoko. Contrôles administratifs rigoureux, vérification des autorisations d’exploitation : chaque détail a été examiné pour identifier d’éventuelles irrégularités.
« Tous les militaires et policiers récalcitrants seront appréhendés sans délai », a affirmé le service de communication des FARDC. Une annonce qui souligne la détermination des autorités à rompre avec les pratiques d’occupation illicite des sites miniers. Les documents administratifs des sociétés et des exploitants artisanaux font l’objet d’un audit inédit.
Pourquoi cette opération fait-elle trembler les acteurs du secteur ? La présence persistante de certains uniformes dans les mines, souvent accusée d’alimenter l’insécurité et l’exploitation illégale, reste un défi majeur. Les récentes alertes de la société civile sur la militarisation des sites ajoutent une urgence supplémentaire à cette mission.
Les premières inspections à Mambati ne constituent qu’une étape initiale. La délégation prévoit d’étendre ses contrôles à l’ensemble de la province du Haut-Uélé, région connue pour ses richesses aurifères convoitées. Cette initiative intervient deux semaines après les mises en garde des organisations locales sur les dérives sécuritaires liées à l’exploitation minière.
Qui sont ces éléments perturbateurs ? Selon des sources militaires, il s’agirait de petits groupes armés profitant de leur statut pour racketter les exploitants ou détourner des minerais. Leur neutralisation pourrait redynamiser l’économie locale tout en assainissant un secteur vital pour la RDC.
Cette opération marque un tournant dans la gouvernance des ressources minières. En associant FARDC et PNC, les autorités renvoient un signal fort : la sécurisation des zones d’extraction n’est plus négociable. Reste à voir si cette démarche aboutira à une traçabilité accrue des minerais, exigence clé des partenaires internationaux.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd