Une opération conjointe des éléments de la Police nationale congolaise (PNC) et des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) a abouti à l’arrestation d’une vingtaine de présumés criminels dans le secteur de Gombari, province du Haut-Uele. Présentés jeudi 8 mai au vice-gouverneur Christophe Matata, ces individus sont suspectés d’être impliqués dans une série d’actes criminels destabilisant cette zone minière stratégique.
La région de Gombari, située à plus de 255 km d’Isiro, subit depuis plusieurs mois une recrudescence inquiétante de l’insécurité. Vols à main armée, extorsions et trafics illicites rythment le quotidien des habitants. Cette insécurité persistante, particulièrement marquée près de la zone minière de Durba, entrave le développement économique et fragilise les communautés locales.
Selon les éléments divulgués par la PNC, les charges retenues contre les suspects incluent le vol qualifié, le recel de biens volés, les troubles à l’ordre public et le commerce de produits prohibés. Les autorités affirment avoir saisi des preuves matérielles confirmant leur implication dans plusieurs dossiers sensibles.
« Cette opération démontre notre détermination à restaurer l’autorité de l’État partout dans la province », a déclaré Christophe Matata, tout en saluant le professionnalisme des forces de sécurité. Le vice-gouverneur a insisté sur l’importance de la collaboration entre la population et les services de sécurité : « Chaque dénonciation citoyenne est un pas vers la pacification de nos territoires. »
Comment expliquer cette vague criminelle dans une région pourtant riche en ressources ? Les observateurs pointent du doigt la convoitise autour des sites miniers et le manque de dispositifs sécuritaires pérennes. La proximité avec Durba, zone connue pour son exploitation aurifère, en fait un terrain propice aux activités illégales.
La société civile locale appuie l’appel des autorités. « Sans implication active des habitants, aucune stratégie sécuritaire ne peut réussir durablement », souligne un porte-parole associatif sous couvert d’anonymat. Des cellules de vigilance communautaire commenceraient à s’organiser pour signaler les mouvements suspects.
Les suspects arrêtés doivent comparaître prochainement devant le parquet de grande instance d’Isiro. Les enquêteurs tentent actuellement d’établir d’éventuels liens avec des réseaux criminels opérant dans d’autres provinces. Cette opération s’inscrit dans un contexte national de renforcement des mesures sécuritaires autour des zones minières stratégiques, souvent cibles de groupes armés et de trafiquants.
Reste une question cruciale : cette intervention marque-t-elle un tournant décisif contre l’insécurité au Haut-Uele ? Si les arrestations soulagent temporairement la population, les défis structurels – chômage des jeunes, porosité des frontières et corruption – exigent des solutions globales. La prochaine étape consistera à transformer cet élan sécuritaire en mécanismes de prévention durables.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
