Le 7 mai 2025, une ordonnance présidentielle a mis fin au mandat de Jules Alingete à la tête de l’Inspection générale des finances (IGF) de la République démocratique du Congo. Il est remplacé par Christophe Bitasimwa Bahii, un inspecteur chevronné et docteur en économie, précédemment responsable des brigades provinciales au sein de l’IGF. Emmanuel Tshibingu Nsenga a été nommé inspecteur général adjoint .
Un mandat marqué par la rigueur et la controverse
Nommé en juillet 2020, Jules Alingete a transformé l’IGF en un acteur central de la lutte contre la corruption en RDC. Sous sa direction, l’institution a mené des enquêtes retentissantes sur des affaires telles que le projet agro-industriel de Bukanga-Lonzo et des irrégularités dans des programmes de forages, impliquant des personnalités politiques de premier plan. Alingete a également introduit des innovations telles que la « patrouille financière », renforçant ainsi les mécanismes de contrôle des finances publiques .
Cependant, son mandat n’a pas été exempt de critiques. Des tensions sont apparues avec l’ancien ministre des Finances, Nicolas Kazadi, qui a accusé Alingete de manœuvres politiques pour s’emparer du ministère des Finances. Kazadi a affirmé que l’inspecteur général des finances aurait tenté de le faire évincer pour prendre sa place à la tête de ce ministère stratégique .
Une succession stratégique pour renforcer la gouvernance financière
La nomination de Christophe Bitasimwa Bahii est perçue comme une volonté de renforcer la lutte contre la corruption et d’assurer une gestion rigoureuse des finances publiques en RDC. Docteur en économie et détenteur d’un Diplôme d’études approfondies en économie et développement de l’Université catholique du Congo, Bitasimwa Bahii a exercé des fonctions dans les administrations, entreprises et établissements publics en RDC. Il enseigne également les sciences économiques et les finances publiques dans des universités et institutions d’enseignement supérieur du pays .
Sa nomination intervient dans un contexte où la nécessité d’une gouvernance plus rigoureuse est plus pressante que jamais. Les scandales financiers et les problèmes de mauvaise gestion des ressources publiques ont suscité une demande accrue pour des réformes et une meilleure supervision. Dans ce contexte, l’IGF joue un rôle crucial en tant qu’entité de contrôle, et les nouvelles nominations sont perçues comme une réponse proactive à ces défis.
Perspectives d’avenir pour l’IGF
Avec une équipe renouvelée et une vision claire, l’IGF est bien positionnée pour renforcer son rôle de garant de la transparence et de l’intégrité dans la gestion des finances publiques. Les mois à venir seront cruciaux pour évaluer l’impact de ces changements et leur capacité à transformer l’institution en un pilier de la bonne gouvernance. Les acteurs du secteur financier et les citoyens attendent avec impatience de voir les résultats concrets de ces nominations .