Dans l’Est de la République démocratique du Congo, les pourparlers de paix à Doha semblent se heurter à une réalité militaire implacable. Alors que des diplomates émiratis tentent de rapprocher Kinshasa et Kigali, le mouvement rebelle AFC/M23 étend son emprise sur le territoire de Mwenga, au Sud-Kivu. Une progression qui intervient moins de 48 heures après la reprise officielle des négociations, selon plusieurs sources médiatiques locales.
Comment expliquer ce décalage entre les déclarations d’apaisement et les mouvements sur le terrain ? Les offensives rebelles, relancées en parallèle des discussions, fragilisent la trêve censée accompagner le dialogue. Pour certains observateurs, ces négociations serviraient surtout à immobiliser le gouvernement congolais, contraint de respecter le cessez-le-feu, tandis que les insurgés consolident leurs positions stratégiques.
Le porte-à-porte diplomatique prend une tournure inattendue avec l’implication des États-Unis. Le président Donald Trump a salué mardi 6 mai le rôle de médiateur joué par son pays, annonçant un accord « imminent » entre la RDC et le Rwanda. Une déclaration accueillie avec scepticisme par des analystes locaux : quel sort sera réservé au M23 ? Kigali reconnaîtra-t-il son implication présumée ? Les questions restent en suspens, alors que les populations du Kivu subissent quotidiennement les conséquences de cette crise sécuritaire.
Sur le front économique, une lueur d’espoir émerge des récentes discussions avec le Fonds monétaire international (FMI). L’institution a salué les efforts du gouvernement congolais dans la réduction des pertes financières du secteur pétrolier. Un programme économique de 3 milliards de dollars, approuvé en janvier 2025, pourrait stabiliser les finances nationales. Reste à savoir si ces avancées survivront à l’instabilité chronique de l’Est.
La communauté internationale suit ces développements avec une attention mitigée. Les violations répétées du cessez-le-feu par le M23 interrogent sur l’efficacité réelle des mécanismes de pression régionaux. À quand une réponse coordonnée face à cette guerre d’usure qui mine la souveraineté congolaise depuis des décennies ? Les prochaines semaines diront si les promesses de Doha se concrétiseront en actions sur le terrain – ou si elles rejoindront la longue liste des initiatives avortées.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
