Une embuscade meurtrière a coûté la vie à deux soldats des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ce mardi 6 mai dans le groupement de Bijombo, territoire d’Uvira. Un capitaine et un adjudant ont été tués par des miliciens de la coalition Android, Red Tabara et Twirwaheno, selon des sources sécuritaires locales. L’attaque s’est produite entre les villages Mugeti et Muravya, zone stratégique des hauts plateaux d’Uvira, théâtre récurrent d’affrontements armés.
Les assaillants, bénéficiant du renfort de rebelles de l’AFC/M23 selon plusieurs témoignages, auraient tendu une embuscade en milieu de matinée. Les victimes circulaient dans le cadre d’une opération de sécurisation lorsque leur convoi a été pris pour cible. Des sources militaires sous couvert d’anonymat évoquent « une attaque coordonnée avec des armes lourdes », semant la panique parmi les populations civiles.
Cette escalade violente intervient dans un contexte de tensions accrues depuis l’arrivée récente de combattants de l’AFC/M23 dans la région. Leur alliance avec les groupes locaux Android-Red Tabara complique les opérations des FARDC, déjà engagées sur multiple fronts. Comment les autorités comptent-elles contenir cette menace convergente ? La question reste en suspens alors que les attaques se multiplient.
Le territoire d’Uvira, frontalier du Burundi et du Rwanda, subit une recrudescence d’incidents sécuritaires depuis trois mois. Des organisations locales dénoncent « une stratégie délibérée de déstabilisation » visant à contrôler les axes miniers de la province du Sud-Kivu. Plus de 15 000 civils auraient fui leurs villages ces dernières semaines selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA).
L’état-major des FARDC n’a pas encore officiellement réagi à cette attaque. Toutefois, une source militaire au sein de la 33ème région militaire confirme « des représailles en préparation ». Des renforts auraient été dépêchés vers Muravya dans la soirée. La population redoute désormais une intensification des combats dans cette zone agricole vitale pour l’économie locale.
Cette embuscade relance le débat sur l’efficacité des mécanismes de sécurisation dans l’Est de la RDC. Alors que la Monusco entame son retrait progressif, les groupes armés semblent saisir l’opportunité pour étendre leur influence. Jusqu’où ira cette nouvelle vague de violence ? Les prochaines heures pourraient être déterminantes pour le Sud-Kivu.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
