La province du Haut-Uele intensifie sa lutte contre la Mpox avec un arsenal inédit. Ce lundi 5 mai 2025, trois véhicules tout-terrain flambant neufs, accompagnés de stocks conséquents de médicaments et de matériel de prévention, ont été remis aux autorités sanitaires locales. Cette dotation stratégique, destinée à renforcer la réponse épidémique, intervient dans un contexte où la région compte déjà 65 cas déclarés depuis août 2024, principalement concentrés dans le territoire de Watsa.
« Ces jeeps sont nos yeux et nos bras dans les zones reculées », explique un agent de santé présent à la cérémonie. Comme des chevaux de Troie modernes, ces véhicules transporteront antiviraux, vaccins et équipes médicales jusqu’aux foyers actifs de la maladie. Un déploiement crucial pour une pathologie dont la transmission, rappelons-le, s’effectue par contact direct avec les lésions cutanées ou les fluides biologiques des patients.
Mais comment reconnaître les symptômes de la Mpox pour agir à temps ? Fièvre brutale, éruptions cutanées évoluant en croûtes et ganglions palpables : tel est le trio caractéristique de cette infection virale. Sans prise en charge rapide, les complications peuvent inclure des surinfections bactériennes potentiellement mortelles. D’où l’urgence des kits distribués, contenant notamment des antiviraux de dernière génération et des antibiotiques ciblés.
Le gouverneur Jean Bakomito a martelé un message clé durant son discours : « Chaque minute compte dans cette course contre la montre épidémique ». Un appel relayé par les partenaires techniques comme Sanru et l’UNICEF, dont l’expertise logistique a permis de sécuriser la chaîne du froid pour les vaccins – élément vital quand on sait que certains produits requièrent une conservation entre 2°C et 8°C.
Au-delà de l’aspect médical, les autorités insistent sur un combat parallèle : celui contre la désinformation. « Stigmatiser un malade, c’ajouter une maladie sociale à une infection physique », a rappelé le président de l’assemblée provinciale. Une mise en garde cruciale dans une région où les rumeurs sur les origines de la maladie pourraient compromettre les efforts de dépistage.
Les professionnels de santé bénéficiaires ont d’ores et déjà élaboré un plan de circulation des véhicules. Chaque jeep couvrira un rayon de 150 km autour des hubs d’Isiro et Watsa, permettant d’atteindre 85% des zones à risque identifiées. Un calendrier de vaccination mobile sera déployé dans les 15 prochains jours, ciblant prioritairement les personnels de santé et les contacts des cas confirmés.
Ce renforcement capacitaire arrive à point nommé. Selon les modélisations épidémiologiques présentées en coulisses, la province pourrait voir son taux d’incidence baisser de 40% d’ici trois mois si les protocoles sont strictement appliqués. Un espoir tangible pour les populations, à condition que chacun joue son rôle : signalement précoce des symptômes, respect des mesures barrières et participation aux campagnes de sensibilisation.
La leçon à retenir ? Comme le résume un expert de Gavi présent sur place : « Une épidémie se combat avec des seringues, des médicaments, mais surtout avec la confiance de la population ». Un équilibre délicat que le Haut-Uele tente désormais d’atteindre, armé de nouveaux outils et d’une détermination renouvelée.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd
