Dans un mélange envoûtant de Soul, de Jazz et d’AfroBeats teinté de résonances griotiques, l’artiste congolais Freed Mushaga s’apprête à marquer un tournant dans sa carrière avec la sortie de son premier EP, « Je suis », prévue le 9 mai. Ce projet, né dans le creuset bouillonnant de Bukavu, à l’est de la République Démocratique du Congo, se présente comme une ode à l’identité et à la résilience, portée par une voix aussi veloutée qu’engagée.
Imaginez une mélodie où chaque note devient un fragment d’histoire, où les cordes d’une guitare folk épousent les percussions africaines pour raconter les combats intimes et collectifs d’une génération. « Je suis » n’est pas un simple assemblage de chansons : c’est une cartographie émotionnelle de l’âme congolaise, un pont entre les traditions ancestrales et les défis contemporains. Qui aurait cru qu’un EP pourrait condenser autant de vérité ?
Freed Mushaga, avocat de formation et entrepreneur culturel, cisèle ici un univers où la poésie combat l’absurdité du monde. « C’est une réponse artistique à un monde devenu fou », confie-t-il, évoquant des titres comme « Boni » ou « Sema Nami » qui ont déjà séduit les scènes de Kinshasa à Nairobi. Son secret ? Une alchimie rare entre textes percutants et arrangements où le jazz dialogue avec le ndombolo, où la soul épouse les proverbes des anciens.
L’influence de Lokua Kanza plane sur ce projet, mais Freed Mushaga y imprime sa griffe unique. Écoutez bien : dans « Je suis », les cuivres jouent à cache-cache avec des chœurs gospel, tandis que sa voix, tantôt murmurante tantôt véhémente, délivre des messages sur la paix intérieure et la justice sociale. N’est-ce pas là le rôle ultime de l’artiste africain : transformer les cicatrices en œuvres d’art ?
Après la sortie digitale, place à la scène ! Une tournée internationale démarre à Kampala le 31 mai, promettant des performances où la magie live de Freed Mushaga – déjà acclamé à la Halle de la Gombe – devrait électriser le public. Un conseil : ne manquez pas cette expérience sensorielle où chaque concert devient un rituel partagé entre l’artiste et sa communauté.
Dans un paysage musical congolais souvent dominé par la densité rythmique, « Je suis » apporte une brise introspective. Ce n’est pas un album, c’est un manifeste. Pas une simple compilation, mais une invitation au voyage au cœur des contradictions fécondes de l’Afrique des Grands Lacs. À quand la consécration internationale pour ce griot moderne ?
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd