À l’occasion du mois des droits des femmes en 2025, l’organisation DKT International relance avec force sa campagne phare « ALEZE Success Story », une initiative qui met en lumière les voix de femmes congolaises ayant choisi des méthodes de planification familiale adaptées à leurs réalités. Six témoignages poignants, diffusés massivement sur les réseaux sociaux, illustrent comment l’accès à une contraception éclairée transforme des vies en République Démocratique du Congo (RDC).
L’édition 2025 se distingue par sa diversité : une étudiante, une commerçante, une ménagère, une femme au foyer, une influenceuse et une femme d’affaires partagent leurs parcours. Leurs récits détaillent l’utilisation de méthodes variées – pilule quotidienne, injection trimestrielle ou contraceptif d’urgence – tout en déconstruisant les idées reçues. « Chaque méthode a ses avantages, mais le plus important est de trouver celle qui s’intègre naturellement dans son quotidien », explique une participante.
Les chiffres rappellent l’urgence de la sensibilisation : selon le Programme National de Santé de la Reproduction, seulement 18% des femmes congolaises utilisent une méthode contraceptive moderne. Un taux qui masque d’énormes disparités régionales et des risques concrets. Grossesses non désirées, abandons scolaires, complications sanitaires… Les conséquences d’une méconnaissance des options disponibles sont lourdes, particulièrement dans un pays où les structures médicales manquent parfois de ressources.
« Beaucoup pensent que la pilule d’urgence est un aveu d’échec. En réalité, c’est une sécurité qui permet de garder le contrôle sur son avenir », témoigne une étudiante de Kinshasa. Son récit, comme celui d’une commerçante utilisant l’implant contraceptif, met en avant un point crucial : l’autonomie décisionnelle. Ces femmes insistent sur la nécessité de consulter des professionnels de santé plutôt que de se fier aux rumeurs. « Mon médecin m’a expliqué les effets secondaires possibles de l’injection trimestrielle. Savoir à quoi s’attendre m’a enlevé toute appréhension », confie une participante.
Mais comment choisir la méthode qui convient le mieux à son mode de vie ? Les spécialistes rappellent qu’il n’existe pas de solution universelle. La pilule quotidienne demande une rigueur particulière, l’implant sous-cutané offre une protection de longue durée, tandis que l’injection trimestrielle convient à celles qui préfèrent un suivi médical régulier. « L’erreur serait de croire qu’on doit s’adapter à la contraception. C’est à elle de s’adapter à nos besoins », résume une influenceuse suivie par des milliers d’abonnés sur TikTok.
Cette campagne s’appuie sur une stratégie digitale ciblée : témoignages vidéo sur YouTube, discussions interactives sur Facebook, tutos rapides sur TikTok. Un choix judicieux dans un pays où 72% de la population a moins de 25 ans et où les réseaux sociaux deviennent des relais d’information incontournables. DKT RDC mise sur l’authenticité : pas de discours institutionnel, mais des échanges entre pairs qui libèrent la parole.
Reste un défi de taille : combattre les résistances culturelles. « Certains proches me disaient que utiliser la contraception, c’était aller contre la nature. Aujourd’hui, quand ils voient que je gère mon commerce tout en élevant mes trois enfants dans de bonnes conditions, ils comprennent », raconte une commerçante de Lubumbashi. Son expérience rejoint celle de nombreuses Congolaises – l’émancipation passe par la maîtrise de sa santé reproductive.
Pour celles qui hésitent encore, un numéro vert gratuit (136) permet d’obtenir des conseils anonymes 24h/24. Une bouée de sauvetage dans un pays où les consultations gynécologiques restent inaccessibles pour beaucoup. Comme le résume une participante : « Choisir sa contraception, c’est comme construire une maison. Il faut des fondations solides (l’information), des outils adaptés (les méthodes) et surtout, la conviction que chacun mérite un toit sûr pour ses projets. »
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd
