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Crise sécuritaire à l’Est : Tshisekedi ordonne un choc budgétaire pour sauver l’économie congolaise

Dans un contexte marqué par une escalade des tensions sécuritaires dans l’Est de la République démocratique du Congo, le président Félix-Antoine Tshisekedi a sonné l’alerte sur l’urgence d’une cure d’austérité budgétaire. Lors de la 42ᵉ réunion du Conseil des ministres tenue le 2 mai 2025, le chef de l’État a tiré la sonnette d’alarme : le conflit armé, alimenté par des agressions externes attribuées au Rwanda, grève lourdement les finances publiques. Les dépenses sécuritaires, en hausse de 27% depuis janvier 2025 selon des sources ministérielles, menacent de déséquilibrer un cadre macroéconomique déjà fragilisé par des années de gestion disparate.

Face à cette tempête financière, le président a exigé un resserrement immédiat des dépenses publiques. « L’amélioration des finances publiques est le sésame pour stabiliser notre monnaie et contenir l’inflation à un niveau supportable », a-t-il martelé, faisant référence à un taux de change qui a perdu 15% de sa valeur face au dollar depuis le début de la crise sécuritaire. Cette rigueur affichée s’inscrit dans le cadre des engagements pris auprès du Fonds monétaire international (FMI), dont le dernier accord de facilité élargie de crédit conditionne son décaissement de 1,5 milliard de dollars à une réduction du déficit budgétaire à 2,8% du PIB d’ici fin 2025.

Mais comment concilier effort de guerre et discipline fiscale ? La réponse du gouvernement passe par une rationalisation sans précédent de l’appareil étatique. Tshisekedi a ordonné un audit choc sur les 14 agences présidentielles créées depuis 2020 – de l’Agence de prévention contre la corruption au Corridor de développement industriel – dont le coût cumulé dépasse 120 millions de dollars annuels. Un paradoxe pour un exécutif qui avait multiplié les structures parallèles, aujourd’hui sommées de prouver leur « valeur ajoutée réelle » sous peine de disparaître.

Cette volte-face stratégique interroge. Les organisations de la société civile, tout en saluant la démarche, rappellent que le train de vie de l’État absorbe toujours 38% des recettes fiscales. « La rationalisation doit être plus qu’un exercice cosmétique », met en garde Trésor Kibangula, analyste politique au sein du groupe de réflexion Ebuteli. Les premières économies annoncées – suppression de 7 agences et fusion de 3 autres – pourraient libérer près de 60 millions de dollars, une goutte d’eau face aux 2,3 milliards de dollars nécessaires au financement du plan de sécurité orientale.

Le dilemme est cornélien : faut-il rogner sur les ambitions de développement pour sauver le navire économique ? Le président mise sur une « offre économique innovante » combinant assainissement budgétaire et appui aux secteurs productifs. Un équilibre périlleux, alors que les réserves de change plafonnent à 4,2 mois d’importations et que la croissance devrait ralentir à 4,1% en 2025 contre 6,8% initialement projeté.

Cette nouvelle feuille de route fait écho aux mesures d’urgence adoptées en janvier 2025 : réduction de 15% des budgets non sécuritaires, gel des recrutements dans la fonction publique et revalorisation ciblée des soldes militaires. Autant de décisions qui rappellent que la stabilisation macroéconomique reste le chaînon manquant entre sécurité des territoires et sécurité sociale des populations. Reste à voir si ce tour de vis budgétaire, nécessaire pour apaiser les créanciers internationaux, ne risque pas d’étouffer une économie déjà essoufflée.

Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd

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Amissi G
Amissi G
Né à Lubumbashi, Yvan Ilunga est un passionné de la richesse culturelle du Congo. Expert en éducation et en musique, il vous plonge au cœur des événements culturels tout en mettant en lumière les initiatives éducatives à travers le pays. Il explore aussi la scène musicale avec une analyse fine des tendances artistiques congolaises, faisant d’Yvan une véritable référence en matière de culture.
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