Dans l’obscurité des crises qui secouent l’Est de la République Démocratique du Congo, une lueur d’espoir se prépare à jaillir sur une scène bruxelloise. Le 9 mai 2025, la Salle Henry Le Bœuf, temple de la culture niché au cœur de Bruxelles, deviendra l’épicentre d’une symphonie engagée. « All Voices United for the East » : plus qu’un concert, une catharsis collective portée par les vibrations d’artistes congolais et de la diaspora, déterminés à transformer l’indignation en action.
Une Scène, Mille Voix : L’Art au Service de l’Humanitaire
Derrière les projecteurs, un constat brutal : des milliers de vies déchirées par les violences persistantes au Nord-Kivu et en Ituri. Les organisateurs de l’événement – collectif Congolisation/Skinfama et Bozar en tête – ont tissé cette initiative comme on tresse un radeau de survie. Entre gospel envoûtant et rumba nostalgique, entre slam incisif et danse cathartique, chaque note sera un appel à l’aide matérialisé. « Comment l’art peut-il rester silencieux face à l’indicible ? », semble murmurer la programmation éclectique.
La Polyphonie des Résistances
Baloyi, Jeny BSG, Camille Yembe… Ces noms résonnent comme autant de manifestes artistiques. Leur défi ? Fusionner créativité et militantisme. La Chapelle de Harlem apportera ses harmonies sacrées, tandis que Papa Lokombe convoquera les esprits ancestraux par ses mélodies. Un savant dosage entre tradition et modernité, où le rap côtoie les contes, où le témoignage de Pie Tshibanda dialoguera avec les accords de Reinel Bakole. Une mosaïque sonore reflétant la complexité congolaise.
De la Scène au Terrain : Le Chemin des Solidarités
Les 2 000 places visées ne sont qu’un début. L’objectif dépasse le spectacle : chaque billet acheté, chaque don via les canaux officiels, irriguera trois associations – Coalition Basandja, Goma Actif, Fondation Panzi – qui, sur le terrain, pansent les plaies d’une région meurtrie. Un mécanisme de redistribution équitable, garanti par les organisateurs, pour que l’élan belge féconde la terre congolaise.
Bruxelles-Goma : Une Nuit Sous le Signe de la Résilience
Ce vendredi 9 mai, de 20h à 22h30, la salle résonnera de ces « voix unies » qui, par-delà les frontières, rappelleront une évidence : la culture n’est pas un divertissement, mais un pont entre les douleurs et les solutions. Alors que les derniers accords s’éteindront Rue Ravenstein 23, restera cette question : et si la solidarité, pour une fois, dansait au rythme des tambours congolais ?
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd