En République Démocratique du Congo, où près de 4 millions d’enfants en âge scolaire ne sont pas scolarisés selon les dernières estimations de l’UNICEF, l’éducation reste un défi multidimensionnel. Dans ce contexte, comment une institution bancaire peut-elle contribuer à redessiner le paysage éducatif ? BGFIBank RDC apporte une réponse concrète à travers un engagement structurant qui dépasse le simple mécénat.
Depuis 2023, la banque a orienté sa politique RSE vers des interventions ciblées. Dans le Kongo Central, région marquée par un taux d’abandon scolaire atteignant 40% au primaire selon les statistiques locales, trois écoles ont été équipées en fournitures essentielles. « Avant, les élèves partageaient un manuel pour cinq. Aujourd’hui, chacun peut étudier dans de bonnes conditions », témoigne un enseignant de l’école Tshela 1 sous couvert d’anonymat.
La stratégie de BGFIBank RDC combine urgence immédiate et vision prospective. À l’Institut Technique Agricole Mombele de Kinshasa, le don de matériel scientifique a permis de relancer des travaux pratiques abandonnés depuis dix ans. « Ces microscopes modernes nous aident à former des agronomes compétents pour relever les défis agricoles du pays », explique un professeur de biologie.
L’inclusion constitue l’autre pilier de cet engagement. Au Centre KOLI, unique structure d’accueil pour enfants handicapés dans sa zone d’intervention, l’appui matériel a transformé les méthodes pédagogiques. « Les outils adaptés nous permettent désormais de personnaliser l’enseignement selon les besoins spécifiques de chaque élève », souligne un éducateur spécialisé.
L’enseignement supérieur n’est pas en reste. Le colloque scientifique de 2024 sur le virus MPOX, co-organisé avec des institutions françaises de renom, a ouvert de nouvelles perspectives de recherche. « Cette collaboration internationale montre que nos universités peuvent jouer dans la cour des grands », estime un participant.
Les infrastructures scolaires, souvent vétustes, font également partie des priorités. La rénovation des sanitaires du Lycée MPIKO répond à un enjeu crucial de rétention scolaire des filles, nombreuses à abandonner leurs études en raison du manque d’intimité. La nouvelle salle multimédia, quant à elle, comble un retard technologique flagrant.
En 2025, le partenariat avec HEC Kinshasa marque un tournant stratégique. La conférence sur l’éducation financière dédiée aux étudiantes vise à briser le plafond de verre dans un secteur bancaire congolais où les femmes occupent moins de 20% des postes de direction. « Former des leaders féminines, c’est investir dans l’économie de demain », analyse une participante.
Ces actions s’inscrivent dans une logique systémique : améliorer l’accès au primaire, moderniser l’enseignement technique, favoriser l’inclusion, stimuler la recherche et préparer les élites de demain. Une approche holistique qui interroge : et si le secteur privé détenait une clé essentielle pour la réforme éducative en RDC ?
Reste à mesurer l’impact réel de ces initiatives sur la qualité globale du système éducatif congolais, classé parmi les moins performants d’Afrique subsaharienne par la Banque Mondiale. Les défis persistent : formation des enseignants, programmes adaptés aux besoins du marché, budgétisation adéquate. Mais l’engagement pérenne de BGFIBank RDC ouvre une piste encourageante : celle d’un partenariat public-privé équilibré, où la responsabilité sociétale des entreprises devient un levier de transformation durable.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd
