Une opération d’évacuation d’envergure a marqué un tournant dans la crise sécuritaire à Goma. Plusieurs centaines de militaires, policiers et membres de leurs familles, retranchés depuis trois mois dans des bases de la MONUSCO, ont finalement pu regagner Kinshasa. Cette initiative, saluée par les FARDC, intervient après la chute de la ville aux mains du M23 fin janvier.
Selon un communiqué officiel du général Sylvain Ekenge, porte-parole des FARDC, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a assuré l’accompagnement logistique de ce transfert sensible. Les personnes évacuées, dont des agents des services étatiques, vivaient sous protection onusienne depuis l’offensive éclair des rebelles.
Comment une telle opération a-t-elle été rendue possible dans une zone sous tension extrême ? Les sources concordent : des mois de négociations tripartites entre la MONUSCO, le gouvernement congolais et les chefs du M23 ont été nécessaires. Un fragile accord aurait permis un couloir humanitaire sécurisé, bien que les détails des tractations restent classifiés.
Le Nord-Kivu vit-il un début de désescalade ? Les analystes tempèrent cet optimisme. Si Kinshasa présente cette évacuation comme une victoire stratégique, la présence du M23 aux portes de Goma continue de menacer la stabilité régionale. Les questions sur le réarmement des troupes évacuées et leur réinsertion opérationnelle demeurent sans réponse.
Cette opération souligne le rôle pivot de la MONUSCO dans les crises congolaises, malgré les critiques récurrentes sur son efficacité. Le succès de ce rapatriement pourrait-il influencer le calendrier du retrait progressif de la mission onusienne prévu par le Conseil de sécurité ? Les prochains jours apporteront des éléments de réponse cruciaux.
Sur le terrain, les défis logistiques ont été relevés dans un contexte sécuritaire volatile. Le CICR a déployé un dispositif spécial pour garantir la sécurité des convois sur l’axe Goma-Kinshasa. Aucun incident n’a été signalé durant le transfert, selon les sources militaires consultées.
Reste que cette évacuation pose une question cruciale : quelle stratégie adopter face à la persistance des groupes armés dans l’Est du pays ? Alors que les FARDC affichent leur satisfaction, certains experts dénoncent un repli tactique déguisé en victoire diplomatique. La population du Nord-Kivu, elle, attend toujours une solution durable à l’insécurité chronique.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
