La situation humanitaire dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC) atteint un niveau critique, comme l’a dénoncé Jan Egeland, Secrétaire général du Conseil Norvégien pour les Réfugiés (NRC), lors de sa récente visite dans la région. Alors que les combats et l’insécurité persistent depuis plus de deux décennies, les civils continuent de payer un lourd tribut, souvent abandonnés à leur sort par la communauté internationale.
« Le niveau de négligence globale dont sont victimes les civils dans l’est de la RDC devrait faire honte aux dirigeants du monde », a déclaré M. Egeland. Son constat est sans appel : malgré l’urgence, l’action internationale reste insuffisante. Les familles déplacées, chassées de leurs maisons par les violences, se retrouvent sans ressources pour reconstruire leur vie. Certaines sont contraintes de survivre dans des conditions inhumaines, allant jusqu’à mendier ou s’exposer à des dangers extrêmes pour subvenir à leurs besoins.
La RDC figure depuis huit ans parmi les crises de déplacement les plus négligées au monde. Les conflits répétés, le manque de financement et l’absence de solutions durables ont plongé des millions de personnes dans une détresse prolongée. Les camps de réfugiés, déjà surpeuplés, ne suffisent plus à accueillir les nouveaux déplacés, laissant des milliers de familles sans abri ni nourriture.
Pire encore, l’aide humanitaire, déjà limitée, subit des coupes budgétaires drastiques. Les États-Unis, historiquement le principal donateur, ont réduit leur soutien, entraînant l’arrêt de nombreux projets essentiels. Cette situation aggrave la vulnérabilité des populations, déjà confrontées à une insécurité alimentaire croissante et à un accès limité aux soins de santé.
Face à cette urgence, Jan Egeland appelle à une mobilisation internationale immédiate. « L’aide humanitaire et l’aide au développement doivent maintenant être prioritaires », insiste-t-il. Mais dans un contexte où les crises mondiales se multiplient, la RDC risque de sombrer encore plus dans l’oubli. Combien de temps faudra-t-il attendre avant que la communauté internationale ne réagisse ?
Les défis sont immenses : sécuriser les zones de conflit, relancer l’économie locale, et surtout, garantir un accès durable à l’aide humanitaire. Sans une action concertée et des financements stables, les populations de l’est de la RDC continueront de souffrir dans l’indifférence générale. La question reste posée : jusqu’à quand ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
