L’arrivée massive de déplacés en provenance du Nord-Kivu et du Sud-Kivu dans la cité de Kabimba, située en territoire de Kalemie, province du Tanganyika, chamboule la vie quotidienne des habitants. Ces derniers subissent de plein fouet les conséquences économiques de cet afflux humanitaire. En l’espace de quelques semaines, ce phénomène a contribué à une flambée des prix des produits de première nécessité et des services essentiels.
Depuis plusieurs semaines, des bateaux accostent régulièrement au port de Kabimba, transportant des déplacés désespérés qui fuient les conflits dévastateurs dans l’Est de la République démocratique du Congo. Ce déplacement soudain et massif de populations exerce une pression sans précédent sur les ressources locales, rapportent des témoins.
Les marchés de Kabimba souffrent d’une hausse des prix vertigineuse. Par exemple, un sac de 25 kg de farine de maïs, autrefois vendu à 25 000 francs congolais, se négocie désormais entre 40 000 et 45 000 francs congolais, soit environ 15,7 dollars américains. Dans le domaine des transports, la situation n’est pas plus reluisante : le prix d’une course entre Kabimba et la ville de Kalemie est passé du simple au double, passant de 15 000 à 30 000, voire 35 000 francs congolais.
Selon des sources locales, cet afflux exacerbe la demande de biens et services, entraînant des spéculations sur le marché. Cette crise économique soudaine génère anxiété et incertitudes parmi les habitants. « Nous recevons ces derniers jours les déplacés en provenance de deux Kivu », confie un habitant de Kabimba. « Comme impact négatif, il y a la hausse des denrées alimentaires au marché ainsi que celle des transports. Nous sollicitons une assistance. On ne sait pas quoi faire pour les déplacés de guerre qui sont avec nous. »
L’appel des populations locales souligne les besoins urgents en aide humanitaire et en coordination pour gérer cette crise interne. Pendant ce temps, les habitants et les déplacés continuent de subir ensemble les affres d’une situation qui ne connaît toujours pas d’issue visible. Ce scénario pose également des questions plus larges : comment prévenir de telles flambées de prix dans des zones déjà économiquement vulnérables ?
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net