Trois prisonniers ont bénéficié d’une libération conditionnelle et pas moins de 801 autres ont vu leur peine effacée grâce à une mesure de grâce présidentielle, samedi 1er mars 2025, dans l’enceinte de la prison de Makala à Kinshasa. Une annonce faite par le ministère de la Justice via le compte X du ministre d’État Constant Mutamba. Cette opération marque le début d’un processus qui s’étendra à travers toutes les prisons du pays.
D’après l’Ordonnance signée par le président Félix Tshisekedi le 30 décembre 2024, cette mesure de grâce cible les individus condamnés à des peines de servitude pénale ou de travaux forcés inférieures à cinq ans, déjà devenues irrévocables. Par cette disposition, le président fait usage de l’article 87 de la Constitution congolaise, qui lui confère le pouvoir exclusif d’accorder le droit de grâce ou de réduire les peines judiciaires.
Certains bénéficiaires dont les noms ont été dévoilés sont condamnés pour des délits divers. Parmi eux, Seth Kikuni, qui avait écopé d’une année pour incitation à la désobéissance civile et propagation de faux bruits selon une décision du tribunal de paix de Kinshasa-Gombe. On compte également l’ancien député provincial de Kinshasa, Mike Mukebayi Nkoso, qui purgeait une peine de 30 mois pour incitation à la haine tribale. Enfin, Denise Mukendi Dusauchoy, influenceuse bien connue, condamnée à trois ans pour faux en écriture, propagation de faux bruits et injures publiques visant l’opposant politique Jacky Ndala ainsi que des services de renseignement congolais.
Cette initiative du chef de l’État a pour double objectif d’appuyer le désengorgement des prisons et de renforcer les mesures de réhabilitation au sein du système pénal de la RDC. En permettant à certains détenus de retrouver la liberté, le gouvernement met également en lumière la politique de réconciliation nationale et d’apaisement sociopolitique en cours. Toutefois, certains observateurs s’interrogent : cette mesure premièrement destinée aux condamnés de « moindre gravité » pourrait-elle faire face à des controverses dans son application ?
Le processus de libération, qui vient de débuter à Makala, est appelé à s’étendre progressivement aux établissements pénitentiaires du pays, promettant ainsi un soulagement progressif des conditions de détention souvent dénoncées dans les prisons congolaises. Cette opération suscite à la fois des éloges et des attentes, tandis qu’une partie de la population espère voir ces anciennes erreurs des condamnés transformées en opportunités de réinsertion sociale. Une situation à suivre dont l’impact pourrait dessiner les contours d’une nouvelle étape pour la justice en RDC.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: mediacongo.net