À Beni, ce lundi 3 février, une marée humaine a envahi les rues. Plusieurs milliers d’habitants ont répondu à l’appel de la société civile urbaine pour manifester leur soutien aux Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) dans leur lutte acharnée contre les rebelles du M23, appuyés par le Rwanda. Ce mouvement de solidarité témoigne de la résilience des citoyens face à une crise sécuritaire persistante, amplifiée par les récents assauts du groupe rebelle dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu.
La marche pacifique a culminé devant la mairie, où un mémorandum respectueux mais ferme a été lu. Les propos de Pepin Kavota, président de la coordination urbaine de la société civile, ont marqué les esprits. « Dire non à l’agression imposée par le Rwanda, pleurer avec nos frères et sœurs de Goma, exiger à la communauté internationale et à la SADEC de s’imposer face à Kigali », a-t-il martelé, dénonçant l’abandon dont souffre la population congolaise, particulièrement à Goma.
L’ampleur de la manifestation a également été renforcée par la présence notoire du maire, des bourgmestres issus de quatre communes, et des élus locaux. Cette mobilisation collective est un écho de la douleur ressentie dans tout le pays, mais plus encore de la détermination à réclamer justice et sécurité.
Cependant, si cette initiative a réussi à faire entendre une voix commune, elle n’a pas été sans conséquences. Les activités économiques de Beni se sont retrouvées paralysées, un lourd prix à payer pour un élan citoyen courageux. Les manifestations devraient se poursuivre ce mardi 4 février, a annoncé la coordination urbaine de la société civile, bien décidée à interpeller la communauté internationale et les autorités sur la situation alarmante qui secoue les Kivus.
Dans un contexte où les tensions géopolitiques et les enjeux sécuritaires prennent une tournure critique, ce soulèvement civil risque fort d’alimenter les débats sur la présence des forces rebelles et l’agression étrangère en RDC. Pour les habitants de Beni, soutenir les FARDC reste aujourd’hui une priorité, tout comme appeler au respect des articles 63 et 64 de la Constitution congolaise. Ces derniers garantissent le devoir de défense de l’intégrité et de l’unité du territoire national, une mission devenue quasiment existentielle pour les populations affectées.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net