Fraude et corruption dans le secteur de l’éducation supérieure en RDC : Des pratiques troublantes viennent d’être mises en lumière au sein de l’Université officielle de Mbuji-Mayi (UOM). Ce lundi 23 décembre, 40 étudiants, dont certains de la prestigieuse faculté de médecine, ont été exclus après la découverte d’un vaste réseau de fraude académique.
Selon le recteur de l’UOM, cette décision fait suite à un contrôle interne minutieux des dossiers de scolarité. Une commission spécialisée a révélé que ces étudiants avaient bénéficié, pour leur inscription et réinscription, des services d’un réseau mafieux impliquant également des agents de l’université. Les sanctions ne se sont donc pas limitées aux étudiants : plusieurs membres du personnel universitaire ont également subi des mesures disciplinaires.
Le cas peut-être le plus frappant est celui d’un étudiant de dernière année en médecine humaine, dont les antécédents académiques ne montraient aucune trace de réussite dans les promotions précédentes. Ce dernier, tout comme ses 39 camarades fautifs, représente un symbole des dérives d’un système académique gangrené par la corruption et les déclarations mensongères.
En outre, 153 autres étudiants n’ont pas été délibérés après leur session d’examens. Eux aussi sont soupçonnés d’avoir usé de moyens frauduleux pour s’inscrire ou se réinscrire. L’UOM leur a accordé un délai de cinq jours pour régulariser leur situation et fournir des preuves claires de la légalité de leurs démarches.
Ces révélations posent des questions cruciales : comment ces réseaux frauduleux ont-ils pu se développer au sein même de l’institution ? Quels mécanismes de contrôle étaient jusque-là défaillants ? Et surtout, comment restaurer la crédibilité d’un système éducatif essentiel à l’avenir de la République Démocratique du Congo ?
Dans un pays où l’éducation est perçue comme un levier indispensable de développement, ces événements montrent la nécessité d’instaurer des réformes profondes. Si des mesures plus strictes et des contrôles réguliers ne sont pas adoptés rapidement, de tels scandales pourraient entacher davantage la réputation des institutions académiques du pays.
L’actuelle crise à l’UOM reflète un problème plus large, que plusieurs analystes qualifient de « cancer systémique ». Ces pratiques frauduleuses mettent en péril le sens même des certifications universitaires et, par conséquent, des compétences des futurs professionnels, notamment dans des domaines vitaux comme la santé publique.
Le gouvernement et les autorités académiques devront prendre leurs responsabilités rapidement pour agir contre ces dérives, tout en renforçant les valeurs d’éthique et de mérite dans les cursus universitaires. Ces scandales ne sont pas uniquement une affaire interne à l’UOM, mais un signal d’alarme pour tout le système d’enseignement supérieur congolais.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net