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Reddition Mobondo à Kwamouth : l’armée refuse le chantage financier des miliciens

Le processus de reddition des miliciens Mobondo, engagé dans l’Ouest de la République Démocratique du Congo, rencontre un obstacle de taille. Alors qu’une commission s’est rendue dimanche dernier au village Kinsele, dans le territoire de Kwamouth, pour faciliter les renditions, des exigences financières menacent de faire dérailler les efforts de pacification. En effet, certains groupes insurgés conditionnent leur reddition et la remise de leurs armes au versement d’une somme dépassant les 500 dollars américains. Une demande catégoriquement rejetée par les Forces Armées de la RDC.

Face à la presse à Kikwit, le porte-parole de l’opération Ngemba a confirmé la présence de cette commission sur le terrain. Son objectif est clair : travailler de concert avec les miliciens ayant accepté de déposer les armes et de réintégrer la vie civile. Cependant, l’optimisme initial est tempéré par une réalité plus complexe. Comment un processus de paix peut-il reposer sur un marchandage financier ? La question plane sur les négociations en cours, alors que l’armée affiche une fermeté sans faille.

Le capitaine Anthony Mualushayi, porte-parole militaire, a été on ne peut plus clair. « L’armée n’acceptera pas ces caprices », a-t-il déclaré, martelant l’engagement des FARDC à faire pression sur les Mobondo pour qu’ils se rendent sans conditions. Cette position ferme s’inscrit dans une stratégie globale visant à imposer la paix dans une région longtemps meurtrie par les violences de ce mouvement. La détermination des forces loyalistes est présentée comme un rempart contre toute tentative de monnayer la sécurité des populations.

Mais au-delà des déclarations, un premier bilan des redditions déjà effectuées suscite une profonde inquiétude. Les miliciens qui se sont présentés aux autorités l’ont fait les mains vides. Aucune arme n’a été remise à la Réserve Armée de la Défense (RAD), l’organisme chargé de la collecte et de la gestion des armements. Les FARDC y voient un « premier signe qui ne ment pas », révélateur d’une possible supercherie ou d’une réticence réelle à désarmer complètement. Ce constat amer jette une ombre sur la sincérité du processus engagé.

« Nous avons associé la RAD pour que ces jeunes gens reviennent au bon sens. Malheureusement, la RAD a été roulée par ces insurgés, à plusieurs reprises », a déploré le capitaine Mualushayi. Il explique que les efforts de sensibilisation de la RAD ont été systématiquement contrés par des instructions venues d’ailleurs. Les chefs et commanditaires des Mobondo, basés à Kinshasa selon les déclarations militaires, auraient donné pour consigne de ne pas adhérer à la mission et de ne pas déposer les armes. Cette révélation pointe du doigt la complexité du conflit, où les acteurs sur le terrain ne seraient que la partie visible d’une chaîne de commandement plus opaque.

Cette situation contraste avec l’annonce faite fin décembre par le général de brigade Thierry Ilunga. Le commandant adjoint de la 14e région militaire avait alors annoncé la reddition de 850 miliciens Mobondo : 700 à Dumi et 150 à Mbankana, dans la commune de Maluku. Ces chiffres, qui avaient pu laisser espérer une dynamique positive, doivent aujourd’hui être réévalués à l’aune de l’absence d’armes rendues. La pacification durable d’une région passe nécessairement par son désarmement. Que valent des redditions sans armes ? L’interrogation est légitime pour les observateurs et les populations locales, premières victimes de cette instabilité.

Lors de ces précédentes annonces, les cadres de l’armée avaient multiplié les échanges avec les communautés, les sensibilisant à la paix et au développement. Un discours qui semble aujourd’hui en décalage avec les blocages rencontrés. Le conflit Mobondo dans l’Ouest de la RDC, dont l’épicentre se situe dans la province du Mai-Ndombe et notamment autour de Kwamouth, a provoqué des déplacements massifs de population et une crise humanitaire aiguë. La fin des hostilités est une attente cruciale pour des milliers de Congolais.

La stratégie actuelle des FARDC semble donc être un double mouvement. D’un côté, la poursuite du dialogue et de l’accompagnement via la commission déployée à Kinsele. De l’autre, une pression militaire et un refus absolu de toute négociation financière, considérée comme un dangereux précédent. L’armée congolaise se dit déterminée à imposer la paix, mais le chemin s’annonce encore long. La reddition des Mobondo, si elle est réelle et complète, pourrait marquer un tournant décisif pour la stabilisation de la région. Mais les événements récents montrent que la méfiance reste de mise et que chaque avancée doit être scrutée avec la plus grande attention. La suite des opérations à Kwamouth sera déterminante pour juger de l’efficacité de ce processus de reddition face à des miliciens aux motivations ambiguës.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd

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