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Approvisionnement alimentaire RDC : Daniel Mukoko Samba décrypte la crise dans les ports de Kinshasa

Dans un contexte de tensions persistantes sur les marchés alimentaires, le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Économie nationale, Daniel Mukoko Samba, a mené une inspection ciblée des principales artères d’approvisionnement de la capitale congolaise. Cette descente sur le terrain, intervenue le mardi 30 décembre 2025, visait à ausculter le pouls de la chaîne d’approvisionnement local, depuis les zones de production agricole des provinces jusqu’aux étals des marchés urbains de Kinshasa. Une initiative qui souligne l’urgence de sécuriser l’approvisionnement alimentaire RDC, pierre angulaire de la stabilité sociale et économique.

Le périple a débuté au port public de pêche de Kinkole, véritable plaque tournante des échanges. Sur place, Daniel Mukoko Samba a constaté la présence de sacs de grains en provenance du Kwilu, du Maï-Ndombe et du Kasaï, ainsi que des cossettes de manioc. Ce port, qui voit transiter en moyenne trois à quatre bateaux par semaine, fonctionne comme une valve à double sens : déchargement des produits agricoles et embarquement de biens manufacturés vers l’intérieur du pays. Cette observation met en lumière le rôle crucial des ports de Kinshasa dans la logistique nationale, mais aussi leur fragilité face aux aléas de la navigation fluviale et terrestre.

L’étape suivante, au port de Baramoto dans la commune de la Gombe, a permis d’identifier des goulots d’étranglement plus prononcés. Ce port, intégré dans un pool de six zones, abrite des bateaux métalliques à la capacité impressionnante de 3 000 sacs. Pourtant, le ministre a pointé des difficultés logistiques majeures entravant la fluidité des flux. Comment expliquer que des infrastructures avec un tel potentiel peinent à optimiser leur rendement ? La réponse se niche souvent dans l’état dégradé des axes de desserte et l’absence de normes unifiées.

Le clou de la visite a été la découverte du CDI Bwamanda, un acteur historique de l’alimentation de Kinshasa. Son usine affiche une capacité de production totale de 100 tonnes par jour, soit l’équivalent de plus de 10 000 sacs de 10 kg. Un potentiel industriel significatif, mais qui contraste avec une réalité difficile. L’assistant du directeur général a dressé un tableau sans fard : baisse des subventions pour cette ASBL, accès limité aux semences de qualité, encadrement insuffisant des agriculteurs et état catastrophique des routes compliquant l’évacuation des récoltes. « Nous avons contribué à nourrir Kinshasa pendant des décennies, mais aujourd’hui, nos chaînes de production grincent », a-t-il confié, appelant à un soutien financier étatique pour renforcer les services de développement rural et construire des silos de stockage.

Face à ce constat, Daniel Mukoko Samba a posé un diagnostic économique sans concession. Il a insisté sur l’impérieuse nécessité de bâtir une chaîne de valeur agricole complète et structurée. « Le maïs local, par exemple, peine à rivaliser avec les importations, non pas par sa qualité intrinsèque, mais à cause d’une logistique défaillante et d’un manque de normalisation », a-t-il analysé. Pour le ministre, l’enjeu est de transformer des productions éparses en un système organisé, depuis les champs jusqu’aux consommateurs, en passant par la transformation et le stockage. Sans cette structuration, la dépendance aux importations, souvent mieux conditionnées et commercialisées, risque de se pérenniser, asphyxiant la production nationale.

Cette visite sur le terrain sonne-t-elle comme le prélude à une politique agricole plus offensive ? Les défis sont colossaux : moderniser les infrastructures portuaires, sécuriser le financement des acteurs comme le CDI Bwamanda, et imposer des standards de qualité. Pourtant, les capacités existent, comme en témoignent les sept dépôts de 2 000 m² que possède le CDI dans la capitale. L’État a désormais la cartographie des problèmes. Reste à traduire ce diagnostic en investissements concrets pour faire de la chaîne de valeur agricole un véritable moteur de souveraineté alimentaire et de croissance inclusive. L’équation est complexe, mais son résolution est indispensable à la stabilité économique de la République Démocratique du Congo.

Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd

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Amissi G
Amissi G
Né à Lubumbashi, Yvan Ilunga est un passionné de la richesse culturelle du Congo. Expert en éducation et en musique, il vous plonge au cœur des événements culturels tout en mettant en lumière les initiatives éducatives à travers le pays. Il explore aussi la scène musicale avec une analyse fine des tendances artistiques congolaises, faisant d’Yvan une véritable référence en matière de culture.
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