Ce mardi 30 décembre, le Stade El Barid de Rabat va vibrer au rythme d’un enjeu capital pour le football congolais. Les Léopards de la République Démocratique du Congo y affrontent le Botswana pour le compte de la troisième journée du groupe D de la CAN 2025. La mission est claire comme de l’eau de roche : s’imposer pour sceller officiellement son billet vers les huitièmes de finale, mais aussi, et surtout, le faire avec panache pour nourrir l’ambition de finir en tête de ce groupe ultra-serré. En effet, derrière cette rencontre contre une formation botswanaise pratiquement éliminée, se joue une bataille bien plus large, celle de la première place, qui pourrait offrir un parcours nettement plus abordable dans la suite de la compétition.
Face à l’obligation de résultat, l’entraîneur Sébastien Desabre a-t-il trouvé la formule magique ? Le technicien français, habituellement sobre dans ses déclarations, a laissé entrevoir un changement de philosophie à la veille de ce match RDC Botswana décisif. « L’objectif est de finir premier du groupe », a-t-il lancé avec une conviction tranquille, avant de détailler sa feuille de route. Promettant un « jeu plus offensif », il a assuré que cette volonté se traduirait non seulement dans le choix des joueurs, mais surtout « dans les approches d’animation offensive qui vont devoir être un peu plus hautes ». Un virage audacieux après deux matches où la solidité défensive a été l’atout maître des siens. La question qui brûle toutes les lèvres à Rabat est la suivante : les Léopards sauront-ils rugir avec la férocité nécessaire tout en conservant la prudence qui a fait leur force ?
Car l’équation pour la qualification CAN 2025 est simple, mais sa résolution délicate. Une victoire contre le Botswana semble à portée de main, mais elle doit être large. Pourquoi ? Parce que dans l’autre match du groupe D, les Sénégalais, premiers au classement grâce à une meilleure différence de buts, affrontent le Bénin. Les Lions de la Teranga sont favoris, mais comme l’a si bien rappelé le défenseur congolais Chancel Mbemba, « le match face au Bénin ne sera pas facile pour eux ». Tout le peuple léopard, des joueurs sur le banc aux supporters à Kinshasa, espère donc un exploit béninois, ou à minima un partage des points, qui ouvrirait grand la porte de la première place à la RDC. Cette double focalisation – sur son propre match et sur l’autre rencontre – ajoute une pression psychologique unique à ce rendez-vous.
La stratégie de Sébastien Desabre RDC sera donc scrutée à la loupe. Va-t-il aligner ses meilleurs artisans du jeu, comme Gaël Kakuta ou Cédric Bakambu, dès le coup d’envoi pour marquer le territoire ? Ou optera-t-il pour une approche plus progressive, visant d’abord à contrôler le match avant d’assaillir les buts adverses dans la seconde période ? Le Botswana, lui, n’a plus grand-chose à perdre, si ce n’est l’honneur. Cette position en fait un adversaire redoutable, capable de se libérer et de surprendre une équipe trop pressée d’en découdre. L’équilibre entre l’offensive promise et la vigilance défensive sera le véritable test de maturité pour cette sélection congolaise.
Interrogé sur d’éventuels calculs pour les huitièmes, Desabre a botté en touche avec humour : « La seule chose qu’on sait, c’est qu’on ne jouera pas le Sénégal en huitième de finale ». Une manière élégante de recentrer le débat sur l’immédiat. « On est concentré sur notre mission de se qualifier », a-t-il insisté. Cette concentration absolue sera la clé. Les joueurs devront faire abstraction du score de l’autre match et se focaliser sur l’exploit à réaliser sur la pelouse de Rabat. Chaque occasion, chaque centimètre de terrain gagné, chaque but marqué pourrait avoir une valeur inestimable dans cette quête de la première place du groupe D.
Alors que la nuit tombe sur Rabat, l’attente est palpable. Ce match RDC Botswana est bien plus qu’une simple formalité. C’est le rendez-vous d’une équipe avec son ambition, le moment où elle doit prouver qu’elle peut allier la puissance de l’attaque à la rigueur de la défense. C’est le test ultime pour Sébastien Desabre et ses hommes avant de plonger dans le grand bain de la phase à élimination directe. Les Léopards ont-ils la griffe assez acérée pour non seulement vaincre, mais impressionner ? La réponse se écrira sous les projecteurs marocains, dans un stade qui retiendra son souffle à chaque incursion offensive congolaise. L’histoire de la CAN 2025 pour la RDC se joue peut-être ce soir, dans sa capacité à transformer un match a priori maîtrisable en une démonstration de force et d’intelligence tactique. La route vers le titre passe par Rabat, et elle exige un sans-faute.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: footrdc.com
