30.2 C
Kinshasa
lundi, décembre 29, 2025

Toute l'Actualité RDC, en Direct et en Détail

AccueilActualitéSecuritéFARDC reprennent Katoyi au M23 après des combats violents dans le Masisi

FARDC reprennent Katoyi au M23 après des combats violents dans le Masisi

Le centre de Katoyi, chef-lieu du secteur éponyme dans le territoire de Masisi au Nord-Kivu, est de nouveau sous le contrôle des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Cette reprise est intervenue à l’issue de combats d’une intensité rare qui ont secoué la localité toute la journée de dimanche, opposant l’armée régulière et des combattants Wazalendo aux rebelles de l’AFC/M23.

Selon des sources militaires concordantes, les opérations ont débuté aux alentours de 4 heures du matin. Les échanges de tirs nourris et les mouvements de troupes ont marqué le paysage sonore de cette zone jusqu’en soirée, où les affrontements se sont progressivement atténués. L’offensive, menée conjointement par les FARDC et des éléments du mouvement PARECO, a permis une réinvestissement complet du centre de Katoyi vers la mi-journée.

L’enjeu était de taille. Depuis la mi-novembre 2025, les rebelles du M23 tenaient cette position clé, qui leur servait de point d’appui pour étendre leur influence et exercer une pression constante sur les groupements voisins d’Ufamandu, de Matanda et de Nyamaboko, dans le sud du territoire de Masisi. La reprise de Katoyi par les FARDC constitue donc un revers stratégique pour le groupe armé.

Les succès des forces gouvernementales ne se limitent pas au seul chef-lieu. Au moins quatre positions stratégiques avoisinantes seraient également tombées entre leurs mains au cours de cette même opération. Les localités de Mitimingi, Kahundu, Kasheke et Kakoka, points d’observation et de contrôle cruciaux dans la topographie du conflit, auraient été récupérées. Ces avancées pourraient-elles marquer un tournant dans la sécurisation de cette partie du Nord-Kivu ?

Le bilan de ces combats violents, bien que toujours provisoire, commence à se dessiner. Des sources sécuritaires évoquent des pertes des deux côtés. Du côté rebelle, au moins 28 combattants auraient été capturés par les forces loyalistes, et une douzaine d’armes de différents calibres auraient été récupérées. Le bilan exact des pertes humaines parmi les FARDC et les Wazalendo n’a pas été communiqué officiellement.

Cependant, derrière les avancées militaires se cache une réalité humanitaire des plus préoccupantes. La société civile locale, jointe par nos soins, tire la sonnette d’alarme. Les violents affrontements ont provoqué un nouveau mouvement de panique parmi les populations civiles, déjà éprouvées par des mois d’instabilité. Plusieurs centaines d’habitants de Katoyi et des environs immédiats ont pris la fuite pour se réfugier dans des villages considérés comme plus sûrs. D’autres, terrorisés, resteraient cachés dans la brousse, sans accès à l’aide ou aux soins de première nécessité.

La situation sur le terrain est décrite comme extrêmement volatile. Malgré la reprise du centre par les FARDC, la société civile et certaines sources locales mettent en garde contre un risque de reprise des hostilités ou d’actions de représailles. La ligne de front dans le conflit qui oppose les FARDC au M23 reste mouvante, et la tension est palpable. Les acteurs humanitaires peinent à accéder à la zone pour évaluer l’ampleur exacte des besoins et porter secours aux déplacés.

Ces nouveaux déplacements de population viennent alourdir un bilan déjà catastrophique dans la province du Nord-Kivu. Des milliers de familles, chassées par les combats récurrents entre l’armée congolaise et les différents groupes armés, survivent dans des conditions précaires. La reprise de Katoyi, si elle est une bonne nouvelle sur le plan sécuritaire à court terme, soulève immédiatement la question de la protection des civils et de la stabilisation durable de la zone.

Les combats à Katoyi illustrent une fois de plus la complexité et la persistance de l’insécurité dans l’est de la République démocratique du Congo. Ils rappellent que la route vers une paix durable est semée d’embûches, entre avancées militaires fragiles et crises humanitaires à répétition. Les autorités de Kinshasa et les partenaires internationaux pourront-ils capitaliser sur cette reprise pour instaurer une présence étatique pérenne et rassurante pour les populations du Masisi ? La réponse à cette question déterminera l’avenir immédiat de cette région meurtrie.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net

Commenter
Actualité Liée

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici


Actualité Populaire Liée

Actualité Populaire RDC

Résumé de l'actualité quotidienne

Le Brief du Jour du 28 Décembre 2025

Ce 28 décembre 2025 aura été marqué par une double crise sécuritaire majeure à Kolwezi et au Nord-Kivu, la distribution historique de moustiquaires à Lomami, un camouflet judiciaire à la Tshopo, et la mise à l’honneur internationale d’Héritier Nosso. Entre espoir, tensions et mobilisation citoyenne, la RDC vit une actualité dense que Le Brief du Jour décrypte pour vous en trois minutes.

Derniers Appels D'offres

Derniers Guides Pratiques