30.2 C
Kinshasa
lundi, décembre 29, 2025

Toute l'Actualité RDC, en Direct et en Détail

AccueilActualitéSecuritéMeurtre d'un journaliste en Ituri : les professionnels des médias descendent dans...

Meurtre d’un journaliste en Ituri : les professionnels des médias descendent dans la rue pour exiger justice

Une onde de choc a traversé la communauté médiatique de Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri, ce lundi matin. Des dizaines de journalistes, micros et caméras à la main, ont convergé vers le siège du gouvernorat dans une marche silencieuse mais lourde de sens. Leur colère et leur indignation trouvent leur source dans un drame survenu quelques heures plus tôt : l’assassinat brutal de leur confrère Thierry Lole, journaliste à la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC). Cette manifestation constitue un cri d’alarme poignant sur la sécurité des professionnels de l’information en République démocratique du Congo.

Les circonstances du meurtre, telles que rapportées par des sources locales, sont d’une violence glaçante. Dans la nuit de dimanche à lundi, vers deux heures du matin, des individus armés de machettes ont fait irruption au domicile de la victime. L’attaque a été foudroyante. Thierry Lole a subi de graves coups portés à la tête. Ses agresseurs ont pris la fuite sans même dérober de biens, laissant derrière eux un homme gravement blessé. Transporté d’urgence à l’hôpital Salama, le journaliste n’a pas survécu à ses blessures. Il a succombé ce lundi matin, plongeant sa famille et ses collègues dans le deuil.

Face à ce crime, la réaction des médias a été immédiate et unitaire. La mobilisation devant le gouvernorat n’était pas seulement un hommage. Elle était un acte de pression. Les professionnels présents ont formulé des exigences claires et précises aux autorités provinciales. En première ligne : la demande d’une enquête rapide, approfondie et transparente pour identifier les auteurs de cet acte odieux et les traduire devant la justice. La lenteur, voire l’impunité, qui entoure trop souvent les agressions contre la presse en RDC ne peut plus être tolérée. Les manifestants ont également exigé une prise en charge digne des obsèques de leur confrère, ainsi que l’instauration de journées de silence radio pour marquer le deuil et alerter l’opinion publique.

Cette tragédie n’est malheureusement pas un cas isolé, comme l’ont amèrement rappelé les porte-parole des journalistes. Elle s’inscrit dans un contexte inquiétant de multiplication des attaques ciblées contre les médias dans la province de l’Ituri. Les représentants des rédactions ont évoqué un récent enlèvement, où un de leurs pairs avait été retenu en otage pendant quatre jours par des inconnus. Le calvaire de ce journaliste s’était achevé de manière encore plus horrible par le meurtre de son propre enfant. Ces récits dressent le tableau d’une insécurité grandissante qui étouffe la liberté de la presse. Jusqu’où devra-t-on compter les victimes parmi les défenseurs de l’information ? La question, lancinante, plane sur toute la profession.

Les autorités provinciales, par la voix de leurs représentants, ont été contraintes de réagir face à cette mobilisation sans précédent. Elles ont assuré aux journalistes rassemblés qu’une enquête était effectivement ouverte pour retrouver les coupables du meurtre de Thierry Lole. Les services de sécurité ont été mobilisés, promettant de tout mettre en œuvre pour que les responsables répondent de leurs actes devant les juridictions compétentes. Une promesse de prise en charge des funérailles a également été faite, répondant partiellement aux revendications immédiates des manifestants. Reste à voir si ces assurances se concrétiseront par des actions tangibles et des résultats concrets dans les prochains jours.

L’assassinat de Thierry Lole et la réaction qu’il a provoquée posent une question fondamentale sur l’état de la sécurité des journalistes en RDC, et particulièrement dans les zones en proie aux tensions comme l’Ituri. Les professionnels des médias sont-ils devenus des cibles ? Leur travail d’investigation et de reportage dérange-t-il au point de justifier une telle violence ? La manifestation de Bunia est un signal fort envoyé aux plus hautes sphères de l’État : la protection des journalistes doit devenir une priorité absolue. Sans garantie de sécurité, le droit à l’information, pilier de toute démocratie, est menacé de disparition.

Le chemin vers la justice sera scruté à la loupe. La communauté journalistique congolaise et les organisations de défense de la liberté de la presse ne relâcheront pas leur vigilance. L’ouverture d’une enquête n’est qu’une première étape. Elle doit déboucher sur des arrestations, des procès équitables et des condamnations exemplaires. Seule une réponse judiciaire ferme et rapide pourra commencer à restaurer un climat de confiance et dissuader de futures attaques. Le meurtre de Thierry Lole ne doit pas rejoindre la longue liste des crimes impunis contre la presse en République démocratique du Congo. L’honneur de la profession et le droit des citoyens à une information libre en dépendent.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net

Commenter
Actualité Liée

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici


Actualité Populaire Liée

Actualité Populaire RDC

Résumé de l'actualité quotidienne

Le Brief du Jour du 28 Décembre 2025

Ce 28 décembre 2025 aura été marqué par une double crise sécuritaire majeure à Kolwezi et au Nord-Kivu, la distribution historique de moustiquaires à Lomami, un camouflet judiciaire à la Tshopo, et la mise à l’honneur internationale d’Héritier Nosso. Entre espoir, tensions et mobilisation citoyenne, la RDC vit une actualité dense que Le Brief du Jour décrypte pour vous en trois minutes.

Derniers Appels D'offres

Derniers Guides Pratiques