24.2 C
Kinshasa
lundi, décembre 29, 2025

Toute l'Actualité RDC, en Direct et en Détail

AccueilActualitéSecuritéMambasa : les FARDC affrontent les Wazalendo pour stopper les taxes illégales...

Mambasa : les FARDC affrontent les Wazalendo pour stopper les taxes illégales sur la route

Le calme est revenu dimanche 28 décembre dans la chefferie de Babila Babombi, en territoire de Mambasa, dans la province de l’Ituri. Ce retour à une paix précaire fait suite à de violents accrochages ayant opposé, la veille, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) aux combattants de la milice Wazalendo. Les échanges de tirs ont retenti au village de Centrale, situé à une dizaine de kilomètres seulement de la localité de Biakato, plongeant la région dans un état d’urgence sécuritaire. Comment une simple route peut-elle devenir le théâtre d’affrontements aussi meurtriers ?

L’origine de ces combats entre FARDC et Wazalendo est directement liée à une pratique illégale devenue courante sur cet axe. En effet, les miliciens avaient instauré un système de perception forcée d’une taxe exorbitante auprès des usagers. Pour obtenir le droit de circuler, chaque conducteur ou commerçant était contraint de s’acquitter de la somme de 30 000 francs congolais et d’un kilogramme de cacao par semaine. Une extorsion que l’armée régulière a décidé de faire cesser par la force, déclenchant ainsi une riposte violente des groupes armés.

Les conséquences de ces affrontements n’ont pas tardé à se faire sentir sur les civils. Une panique générale s’est emparée des habitants des zones concernées, provoquant un mouvement soudain de populations. Selon les informations recueillies sur le terrain, de nombreuses familles ont fui leurs domiciles pour se réfugier dans des familles d’accueil à Biakato, cherchant une sécurité qui manquait cruellement dans leurs villages. D’autres, profitant du retour progressif au calme observé dimanche, ont entamé un retour périlleux vers le village de Centrale. Ces déplacements de population en Ituri viennent rappeler la vulnérabilité constante des civils pris au piège des conflits armés.

L’ONG Convention pour le respect des droits de l’homme (CRH) a confirmé l’ampleur de la crise humanitaire générée par cet incident. L’organisation a pointé du doigt les taxes illégales à Mambasa comme étant la cause directe de la flambée de violence. Cette situation met en lumière un problème plus vaste et profondément ancré dans la région : la multiplication des points de contrôle abusifs sur les principaux axes de communication. La route nationale 44, vitale pour l’économie locale, est particulièrement touchée.

Ce problème des barrières illégales sur la route nationale 44 n’est pas nouveau. Dès le mois de septembre dernier, le député provincial Gilbert Sivamwenda avait publiquement dénoncé les tracasseries subies par les usagers sur le tronçon entre Mambasa-Centre et Makeke. Dans une déclaration faite à Mambasa-Centre, l’élu avait dénombré pas moins de sept barrières illégales érigées par des services étatiques eux-mêmes. À chaque point de contrôle, le passage est conditionné au paiement d’une somme arbitraire, oscillant entre 1000 et 150 000 francs congolais, soit plus de 50 dollars américains. Un véritable racket organisé qui étouffe l’activité économique.

L’importance socio-économique de la route nationale 44 ne peut être sous-estimée. Cet axe stratégique relie les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, permettant les échanges commerciaux et la circulation des personnes. L’instauration de ces taxes de guerre et de barrières illégales paralyse littéralement le trafic, isolant des communautés entières et asphyxiant les petits commerçants. Dans un contexte où le conflit armé en Ituri perdure, la sécurisation des voies de communication est un enjeu majeur pour la stabilisation de la région. La réaction des FARDC contre les Wazalendo à Mambasa s’inscrit-elle dans une volonté plus large de reprendre le contrôle des infrastructures routières ?

Alors que le calme semble s’être rétabli dans la chefferie de Babila Babombi, la situation reste extrêmement volatile. Les populations rentrent chez elles avec la crainte que les violences ne reprennent à tout moment. L’épisode des combats de Centrale révèle une fois de plus l’emprise que certains groupes armés tentent d’exercer sur les ressources et la mobilité des populations. La résolution durable de ce conflit passera nécessairement par le démantèlement systématique de toutes les barrières illégales et la fin de l’impunité pour ceux qui les exploitent. Les autorités provinciales et nationales sont-elles prêtes à engager une lutte sans merci contre ces pratiques qui alimentent l’insécurité et la pauvreté ? Pour l’instant, les habitants de Mambasa et des alentours attendent, espérant que le silence des armes soit le prélude à une paix durable et au rétablissement de l’État de droit sur leurs routes.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net

Commenter
Actualité Liée

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici


Actualité Populaire Liée

Actualité Populaire RDC

Résumé de l'actualité quotidienne

Le Brief du Jour du 28 Décembre 2025

Ce 28 décembre 2025 aura été marqué par une double crise sécuritaire majeure à Kolwezi et au Nord-Kivu, la distribution historique de moustiquaires à Lomami, un camouflet judiciaire à la Tshopo, et la mise à l’honneur internationale d’Héritier Nosso. Entre espoir, tensions et mobilisation citoyenne, la RDC vit une actualité dense que Le Brief du Jour décrypte pour vous en trois minutes.

Derniers Appels D'offres

Derniers Guides Pratiques