La situation sécuritaire à Cantine, dans le territoire de Beni, reste un sujet de vive préoccupation. Face à une recrudescence inquiétante des actes de criminalité, les autorités locales ont décidé de passer à l’action. Une réunion de haut niveau, présidée par l’administrateur assistant du territoire, le colonel Marcel Kaloni, a rassemblé les leaders communautaires et les nouveaux responsables des forces de l’ordre. L’objectif était sans équivoque : rétablir un climat de confiance et briser le cycle de l’insécurité.
Cette initiative intervient dans un contexte marqué par des plaintes répétées de la société civile locale. Les vols à main armée et les tueries de civils avaient créé un sentiment de peur au sein de la population de cette agglomération commerciale stratégique, située à une soixantaine de kilomètres à l’ouest de Beni. Comment en est-on arrivé là ? La réponse semble résider dans une dégradation progressive du lien entre les habitants et les services en charge de leur protection.
Lors des échanges, le colonel Kaloni a martelé un message central : la collaboration étroite entre la population et les forces de sécurité est la clé pour rétablir une sécurité durable. « Il est impératif de travailler main dans la main avec les nouveaux commandants pour dénicher les personnes mal intentionnées », a-t-il insisté. Cette approche proactive vise à transformer les habitants de Cantine en véritables partenaires de la sécurité, et non en simples spectateurs de leur propre vulnérabilité.
La réunion a également servi de cadre officiel pour la présentation des nouveaux commandants locaux de la police et de l’armée. Cette formalisation avait un but double : d’une part, identifier clairement les interlocuteurs légitimes pour la population, et d’autre part, asseoir leur autorité face à des éléments perturbateurs. En parallèle, un point crucial a été abordé : l’identification des militaires sans affectation ni mission, ayant abandonné leurs unités. La présence de tels individus, souvent impliqués dans des exactions, est un facteur d’insécurité majeur dans la région du Nord-Kivu.
Le président de la société civile locale, Tchetche Aliamini, a salué cette initiative tout en rappelant l’urgence de la situation. L’évaluation de la situation sécuritaire, constamment dégradée, était l’objectif principal de cette assemblée. Pour les habitants de Cantine, il ne s’agit plus de simples discours, mais d’actions concrètes. La crédibilité de cette nouvelle dynamique reposera sur sa capacité à produire des résultats tangibles dans les prochaines semaines. La population attend des arrestations, une diminution des braquages et un retour à une vie normale.
Cette mobilisation autour de la sécurité à Cantine Beni illustre une prise de conscience : la lutte contre la criminalité ne peut être gagnée par les seules forces armées. Elle nécessite un front commun, une symbiose entre les services de défense et la communauté qu’ils sont censés protéger. La collaboration population forces sécurité est désormais érigée en doctrine. Les vols à main armée et autres activités criminelles prospèrent souvent dans l’ombre et le silence. Briser cette omertà par un dialogue constructif est le premier pas vers la pacification.
La route sera longue pour inverser la tendance dans cette partie du Nord-Kivu, historiquement minée par l’instabilité. Cependant, la réunion de Cantine pose les bases d’une nouvelle méthode. Elle replace la confiance et la transparence au cœur du dispositif sécuritaire. L’efficacité de cette stratégie sera scrutée à la loupe. Les habitants, longtemps livrés à eux-mêmes, observeront si les promesses de cette rencontre se transforment en réalité. La stabilisation de ce centre commercial est un enjeu économique et social vital pour toute la région. Une sécurité retrouvée à Cantine serait un signal fort, démontrant que la synergie entre citoyens et autorités peut venir à bout de la criminalité, même dans des zones sensibles.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
