Plus de quatre cents aspirants à la carrière des armes ont affronté, les 27 et 28 décembre, les épreuves écrites du concours d’admission aux Académies militaires à Kisangani. Cette session, qui a rassemblé 423 candidats dont 29 femmes, marque une étape cruciale dans le processus de sélection des futures élites de l’armée congolaise.
Pendant deux jours, le silence studieux a régné dans les salles d’examen. Les candidats ont planché sur des épreuves exigeantes comprenant une dissertation en français, une évaluation en anglais, une série de questions de culture générale et des tests en mathématiques. Des interrogations de spécialité sont venues compléter ce tableau, destiné à évaluer autant les connaissances fondamentales que l’aptitude au raisonnement militaire.
Selon le substitut de l’auditeur militaire supérieur, le major magistrat Feinto Kabuya Mwadiamvita, les lauréats de ce concours national académie militaire se verront offrir un choix stratégique pour leur avenir. Deux voies distinctes s’ouvriront à eux : l’Académie spéciale, avec une formation condensée de neuf mois, ou l’Académie ordinaire, impliquant un cursus de trois ans. Cette distinction permet de répondre aux besoins variés de la défense nationale.
La réussite à ce concours ouvre les portes des principaux centres de formation du pays. Les futurs officiers pourront ainsi être affectés à Kinshasa, à l’École de formation militaire de Kitona au Kongo-Central, ou encore à l’Académie militaire de Kananga dans le Kasaï-Central. La formation militaire à Kananga et Kitona représente un passage obligé pour de nombreux cadres de l’armée.
L’ensemble de l’opération a été placé sous la supervision directe du général de brigade Bertin Mfutela, commandant des regroupements des centres d’instruction et d’entraînement. Sa présence souligne l’importance accordée par l’état-major à la qualité du recrutement et à la pérennité de la chaîne de commandement.
Dans une dynamique similaire, la ville de Mbuji-Mayi a également vibré au rythme du concours. Plus de trois cent soixante-douze jeunes candidats ont passé les épreuves, samedi 27 décembre, au Collège épiscopal Saint Pierre Dibua dia Buakane, dans la commune de la Kanshi. Cette session a été officiellement lancée par le gouverneur de province, qui a adressé un message de fermeté aux postulants.
Le chef de l’exécutif provincial a salué le courage de ces jeunes, soulignant le contexte sécuritaire particulier. « Vous vous engagez à un moment où le pays fait face à l’agression d’un voisin », a-t-il déclaré, en référence directe aux tensions récurrentes avec le Rwanda. Un engagement qui revêt donc une dimension patriotique immédiate.
Le chargé de recrutement de la 21e région militaire a précisé les suites de la sélection à Mbuji-Mayi. Les meilleurs éléments issus de ce bassin seront présélectionnés pour poursuivre leur parcours vers les études militaires, très probablement au sein de l’Académie de Kananga, chef-lieu de la province du Kasaï Central. Ce système garantit une représentation nationale au sein des promotions.
Ces concours, organisés de manière décentralisée, répondent à une double logique. Ils permettent d’une part de drainer les talents sur l’ensemble du territoire national, et d’autre part d’offrir une chance égale à tous les jeunes Congolais motivés par la carrière militaire. La présence féminine, bien que encore modeste, témoigne d’une évolution des mentalités et d’une volonté d’ouverture.
Qu’attend l’armée congolaise de ces jeunes candidats à l’académie militaire ? Au-delà des compétences académiques, c’est une somme de valeurs qui est recherchée : discipline, intégrité, sens du sacrifice et loyauté envers la nation. La formation qui suivra, qu’elle soit courte ou longue, vise à forger des officiers capables de conduire les hommes et de prendre des décisions dans des environnements complexes.
Les résultats de ces sessions de Kisangani et Mbuji-Mayi sont désormais attendus avec impatience par des centaines de familles. Ils détermineront l’orientation professionnelle de nombreux jeunes et, à plus long terme, contribueront à dessiner le visage du futur haut commandement des Forces armées de la République Démocratique du Congo. L’enjeu dépasse la simple réussite individuelle ; il s’agit de renouveler en profondeur les cadres de l’institution chargée de la défense de l’intégrité territoriale.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
