Dans un effort majeur pour réduire l’impact dévastateur du paludisme, plus de cinq millions de personnes en province de Lomami bénéficient depuis ce week-end d’une campagne massive de distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide. Cette opération d’envergure, qui couvre l’ensemble des 16 zones de santé de la province, vise à fournir une couverture universelle aux ménages, offrant ainsi un bouclier essentiel contre cette maladie qui fait des ravages. Mais pourquoi une telle mobilisation est-elle si cruciale pour la santé publique en RDC ?
Le paludisme n’est pas une maladie comme une autre en République Démocratique du Congo. Il reste la principale cause de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans et représente un danger majeur pour les femmes enceintes. Chaque année, des milliers de vies sont fauchées, et des familles entières plongent dans le deuil et la précarité à cause d’une simple piqûre de moustique. La campagne de distribution gratuite en cours constitue donc une réponse concrète et vitale à cette urgence sanitaire permanente. Elle repose sur un principe simple mais redoutablement efficace : une moustiquaire pour deux personnes par ménage.
Comment cette distribution de moustiquaires à Lomami est-elle organisée pour atteindre chaque foyer ? Le processus est minutieux et s’appuie sur la mobilisation communautaire. Sous la supervision conjointe de la Division provinciale de la Santé de Lomami et du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), des relais communautaires sillonnent les villages et quartiers. Leur mission : passer de porte à porte pour recenser les habitants et remettre les précieuses moustiquaires imprégnées. Cette approche de proximité, conforme aux plans affichés dans chaque aire de santé, est essentielle pour garantir que l’aide arrive bien à destination, sans exclusion.
Les autorités provinciales, par la voix du vice-gouverneur Célestin Kayembe, appellent les populations à une adhésion totale. « Il ne suffit pas de recevoir la moustiquaire, il faut l’utiliser, et surtout, dormir systématiquement en dessous », a-t-il insisté. Son message est clair : l’objet n’est pas un accessoire décoratif, mais une arme de protection massive. La réussite de cette lutte contre le paludisme au Congo dépend en grande partie de l’appropriation de ce geste simple par chaque famille. Un comité provincial de coordination a d’ailleurs été spécialement mis sur pied pour veiller au bon déroulement des opérations.
Derrière cette mobilisation impressionnante se trouve un financement stratégique. Le ministère de la Santé publique de la RDC a pu lancer cette vaste campagne de paludisme en RDC grâce au soutien d’acteurs clés comme le Fonds mondial, l’ONG SANRU (Soins de santé primaires en milieu rural) et la Cellule d’appui et de gestion financière (CAGF). Cet appui financier et logistique est indispensable pour acquérir les millions de moustiquaires nécessaires et organiser leur acheminement jusqu’aux zones les plus reculées de la province de Lomami.
En définitive, cette opération de grande ampleur est plus qu’une simple distribution. C’est un investissement direct dans la santé des générations futures et un pilier fondamental de la santé publique à Lomami. Elle démontre que face à un fléau aussi persistant que le paludisme, la prévention par des moyens éprouvés et accessibles reste la stratégie la plus payante. L’enjeu est désormais de transformer cet outil de protection en une habitude quotidienne et collective, pour que les nuits en Lomami soient enfin à l’abri de la menace invisible, mais bien réelle, du moustique anophèle.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
