Le statut de favori à la CAN 2025 plane au-dessus des Léopards RDC comme une couronne d’épines. À quelques jours du coup d’envoi, l’équipe nationale congolaise se retrouve propulsée en tête des pronostics, une position aussi enviable que dangereuse. Sébastien Desabre, l’architecte de cette renaissance footballistique, le sait mieux que quiconque : cette étiquette dorée est le piège le plus redoutable du football continental. Et le sélectionneur français refuse catégoriquement de la porter.
« La modestie feinte » et « l’humilité stratégique », voilà les armes choisies par le technicien. Ce lundi, en conférence de presse, il a esquivé avec une maestria diplomatique tous les éloges, notamment ceux du Béninois Gernot Rohr qui voyait la RDC en « pôle position ». Desabre écoute, esquive, et recentre le débat sur l’essentiel : le terrain. Son discours est un exercice d’équilibre parfait entre confiance et prudence. Pourquoi un tel refus d’endosser le costume de favori CAN 2025 ? La réponse se niche dans les méandres de l’histoire récente de la compétition.
Le piège des favoris, la CAN en est friande. Qui se souvient du Maroc, grandissime favori des deux dernières éditions, éliminé bien avant l’heure ? Les souvenirs sont encore vifs. Les bookmakers et les analystes voient large, mais le terrain, lui, est impitoyable. Sébastien Desabre se méfie de ces pronostics, « trompe-l’œil » selon ses propres termes. Il préfère garder les pieds sur terre, lui qui rappelle avec justesse : « Il peut nous arriver de gagner des matchs contre de grandes équipes et perdre contre celles dites faibles. » Une phrase qui résume à elle seule toute la philosophie d’une compétition aussi imprévisible que la CAN.
Pourtant, comment ignorer l’aura nouvelle des Léopards RDC ? La dynamique est indéniable. Les impressionnants matches des barrages de la Coupe du Monde, suivis des prestations musclées contre le Sénégal à Kinshasa, le Cameroun et le Nigeria, ont changé la donne. Le monde du football africain regarde désormais l’équipe nationale RDC football avec un mélange de respect et d’appréhension. L’équipe a montré des griffes, une solidité tactique et une faim de victoire qui justifient amplement son nouveau statut. Alors, l’humilité de Desabre est-elle une tactique ou une véritable crainte ? Probablement un savant mélange des deux.
L’objectif est clair : « Surprendre encore. » Mais est-ce encore possible quand tout le monde vous attend au tournant ? Le défi pour Sébastien Desabre et ses hommes est de taille. Ils doivent composer avec cette pression externe tout en conservant leur identité de jeu, cette flamme qui les a propulsés sur le devant de la scène. Le coach le répète : « Favori ou non, on doit aller le plus loin possible. » Le message est destiné à son vestiaire, pour éviter toute forme de complaisance. Car à la CAN, la réputation ne gagne pas les matches.
La route vers le sacre est semée d’embûches, et le premier match sera un test de personnalité. Les Léopards devront prouver que leur force réside dans le collectif et l’abnégation, pas dans les étiquettes que la presse leur colle. L’équipe nationale RDC football a tout pour réaliser un grand parcours, mais c’est entre les lignes blanches que son destin s’écrira. Le temps des mots est révolu, place à l’action. La CAN 2025 s’annonce comme le théâtre parfait pour que les Léopards, libérés du poids des pronostics, rugissent enfin et transforment l’essai. Le continent retient son souffle.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: footrdc.com
