À l’approche des célébrations de fin d’année, une tension palpable gagne les artères de la province de l’Ituri. La Police Nationale Congolaise (PNC) lance un cri d’alarme pressant, face à une recrudescence inquiétante d’accidents de la route en Ituri. Les derniers jours ont été marqués par une série de drames qui assombrissent l’horizon des festivités. Comment en est-on arrivé là ? Et que fait la police pour inverser la tendance ?
La circulation s’intensifie. Les risques aussi. Dans plusieurs quartiers de Bunia et ses environs, la hausse du nombre d’accidents graves, certains mortels, a contraint les autorités à réagir avec fermeté. L’urgence est de mise. Le dernier incident en date, survenu dimanche 21 décembre au quartier Hoho sur l’avenue Carrelage, est tragiquement éloquent. Un conducteur de taxi-moto a perdu le contrôle de son engin dans des circonstances encore sous enquête, un accident qui lui a été fatal.
Ce drame n’est malheureusement pas isolé. Deux jours plus tôt, dans le quartier Bigo, un autre accident de la circulation a coûté la vie à deux jeunes. Ces événements successifs dessinent une courbe alarmante que la Police nationale congolaise sécurité routière tente de briser par la prévention et le rappel à l’ordre. La période des fêtes, synonyme de déplacements accrus et parfois de relâchement, constitue un créneau particulièrement vulnérable.
Face à cette situation, le commandement urbain de la police a décidé de frapper fort en matière de communication préventive. Les recommandations sont claires, directes, et sans équivoque. Le non-respect du code de la route RDC est pointé du doigt comme le principal facteur de risque. Les usagers sont sommés d’éviter de prendre le volant ou le guidon en état d’ivresse ou de fatigue extrême. Le respect des limitations de vitesse et des feux tricolores n’est pas une option, mais une obligation vitale.
Une attention particulière est portée aux usagers les plus vulnérables. Les motocyclistes, souvent impliqués dans des accidents aux conséquences gravissimes, se voient rappeler l’impérative nécessité de porter un casque. Une mesure de protection élémentaire qui peut faire la différence entre la vie et la mort. Parallèlement, un phénomène nouveau est dénoncé : l’usage d’écouteurs par les piétons traversant les chaussées. Cette pratique, jugée extrêmement périlleuse, isole l’individu des bruits de la circulation et retarde considérablement son temps de réaction en cas de danger.
Au-delà du comportement des conducteurs et des piétons, l’état des véhicules est également mis en cause. La police exhorte les propriétaires de voitures, de motos et même de vélos à procéder à un entretien régulier et rigoureux de leurs engins. Des pneus usés, des freins défaillants ou un système d’éclairage défectueux peuvent transformer un simple déplacement en tragédie. Cet entretien mécanique est présenté comme une contribution citoyenne à la fluidité du trafic et à la sécurité de tous.
Le colonel Gérard Abeli, commandant urbain de la police en Ituri, a personnellement porté ce message. Son intervention souligne la dimension collective de l’enjeu. « Ces quelques recommandations vont permettre, pendant cette période où la circulation [est dense], de bien circuler sur la voie publique ; parce que nous tous, nous devons fêter », a-t-il déclaré. Il a réaffirmé avec force le mandat premier de son institution : « L’objectif de la police est de sécuriser la population et ses biens. » Cette déclaration situe la sécurité routière non comme une simple question de régulation du trafic, mais comme une composante essentielle de la sécurité publique globale, surtout en période de fêtes de fin d’année.
Mais les mots suffiront-ils ? La prévention, bien que cruciale, doit s’accompagner d’une présence visible et dissuasive sur le terrain. Les usagers de la route en Ituri s’attendent désormais à ce que ces alertes verbales se traduisent par un renforcement des contrôles routiers, une vigilance accrue aux carrefours stratégiques et une répression ferme des infractions flagrantes. La crédibilité du message policier en dépend.
La balle est également dans le camp des citoyens. Chaque conducteur, chaque motocycliste, chaque piéton détient une part de responsabilité dans la prévention des drames. Adopter une conduite apaisée, renoncer à prendre des risques inutiles et veiller au bon état de son véhicule sont des gestes qui sauvent. À l’aube des réjouissances, le plus beau cadeau à s’offrir et à offrir aux autres reste celui d’arriver à destination sain et sauf. L’alerte de la PNC est lancée. Sa résonance et son efficacité dépendront maintenant de la réaction de chacun.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
