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Téléphone au volant sur l’axe Lubumbashi-Likasi : un bus NGOKAF se renverse, la chorale de Ruashi meurtrie

Un samedi après-midi qui aurait dû être joyeux s’est transformé en cauchemar sur la route mythique reliant Lubumbashi à Likasi. Dans la descente abrupte près du village de Kakila, un grand bus blanc de la compagnie NGOKAF a brutalement quitté la chaussée avant de se coucher sur le flanc dans un crissement de tôle froissée. À l’intérieur, ce n’était pas des voyageurs ordinaires, mais les voix vibrantes de la chorale de la communauté Gareganze de Ruashi, partie partager sa foi. Plus d’une dizaine de ces choristes se retrouvent blessés, leur cantique interrompu par le choc.

Les premiers secours, alertés par des villageois médusés, ont découvert une scène de désordre et de confusion. « Nous avons entendu un bruit terrible, comme un coup de tonnerre », raconte un habitant de Kakila, encore sous le choc. « En accourant, nous avons vu le bus couché, et des gens qui tentaient de sortir par les vitres brisées en gémissant. Certains avaient le visage ensanglanté. » Les blessés, pris en charge sur place avant d’être évacués vers des structures de santé de Lubumbashi, souffraient pour la plupart de traumatismes et de fractures. Leur état, bien que stabilisé selon les autorités, a plongé toute la communauté de Ruashi dans l’angoisse.

Mais comment un tel accident sur l’axe Lubumbashi Likasi, pourtant connu des chauffeurs, a-t-il pu se produire en plein jour ? La Commission nationale pour la prévention routière (CNPR), dépêchée sur les lieux, pointe du doigt une cause effrayante par sa banalité : la distraction. Le conducteur du bus NGOKAF aurait, selon les premiers éléments de l’enquête, été absorbé par une conversation téléphonique au moment du drame. Son attention détournée dans une portion de route dangereuse, il aurait perdu le contrôle du lourd véhicule. Cette hypothèse, si elle se confirme, transforme cet accident en tragédie évitable, un énième signal d’alarme sur un fléau routier devenu silencieux.

Le récit des faits pose une question plus large, plus sociale : jusqu’à quand faudra-t-il compter les blessés sur nos routes avant que des mesures concrètes ne soient prises ? Le téléphone au volant est une infraction, certes, mais son contrôle et sa répression semblent encore trop laxistes. « C’est une habitude mortelle », déplore un agent de la CNPR sous couvert d’anonymat. « Nous le voyons tous les jours. Le chauffeur a une main sur le volant, l’autre sur le téléphone, et son esprit est ailleurs. Il ne voit pas la descente, il ne sent pas le poids du bus, il n’anticipe pas le virage. » Le conducteur du bus, légèrement blessé, est en garde à vue pour les besoins de l’enquête. La compagnie NGOKAF, sollicitée, n’a pas encore communiqué officiellement.

Derrière les statistiques des accidents de route, il y a toujours des visages, des histoires. Ici, ce sont ceux des membres de la chorale de Ruashi. Leur voyage avait une dimension spirituelle et communautaire. Le choc est d’autant plus rude pour leurs familles et leurs proches, qui se pressaient ce week-end à l’hôpital pour avoir des nouvelles. Cet événement rappelle cruellement la vulnérabilité des usagers de la route face à l’imprudence. La route Kakila, théâtre de ce drame, est-elle suffisamment sécurisée ? Les entreprises de transport font-elles assez de prévention auprès de leurs chauffeurs ?

L’accident de la chorale Ruashi doit servir de électrochoc. Il ne s’agit pas seulement de sanctionner un conducteur, mais de repenser en profondeur la culture de la sécurité routière en République Démocratique du Congo. Investir dans la sensibilisation, durcir réellement les contrôles, et responsabiliser les compagnies de transport comme NGOKAF sont des impératifs. Chaque vie brisée sur l’asphalte, comme celles de ces choristes partis chanter et revenus meurtris, est un échec collectif. La route exige un respect absolu, une attention de chaque instant. Le téléphone peut attendre. Les vies, non.

Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net

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Chloé Kasong
Chloé Kasong
Issue de Kinshasa, Chloé Kasong est une analyste rigoureuse des enjeux politiques et sociaux de la RDC. Spécialisée dans la couverture des élections, elle décortique pour vous l’actualité politique avec impartialité, tout en explorant les mouvements sociaux qui façonnent la société congolaise. Sa précision et son engagement font d'elle une voix incontournable sur les grandes questions sociétales.
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