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M23 expulse 23 000 civils au Nord-Kivu : une crise humanitaire explose à Bwito

Une nouvelle vague de déplacement forcé frappe la province du Nord-Kivu, plongeant des milliers de familles dans une précarité extrême. Plus de 23 000 personnes, chassées de leurs villages par le groupe armé M23, ont trouvé refuge dans la chefferie de Bwito, territoire de Rutshuru. Cet épisode tragique illustre l’aggravation constante de l’insécurité dans l’est de la République démocratique du Congo et alourdit le fardeau d’une crise humanitaire déjà chronique.

L’exode a été brutal et soudain. La semaine dernière, les habitants des localités d’Ikobo, Kateku, Mukigi, Lubwe et Kasungu, dans le territoire de Walikale, ont reçu un ordre sans appel : quitter leurs foyers. Sous le prétexte de « raisons sécuritaires », le M23 a forcé près de 4 700 ménages à abandonner leurs terres et leurs biens. Leur fuite éperdue les a menés le long de l’axe Birundule–Iyobora–Bulindi, dans la zone de santé de Kibirizi. Comment une telle expulsion de civils peut-elle encore être justifiée au 21ème siècle ?

Ces 23 580 nouveaux déplacés viennent grossir les rangs de milliers d’autres personnes déplacées internes déjà présentes depuis des mois dans la région. Leur arrivée massive crée une pression insoutenable sur des communautés hôtes elles-mêmes exsangues. En effet, les populations autochtones de Bwito sont privées d’accès à leurs propres champs en raison de l’insécurité omniprésente. Leur capacité d’accueil et de soutien est donc sévèrement limitée, accentuant la vulnérabilité générale.

Les conditions de vie sur les sites de déplacés sont décrites comme désastreuses. Le manque d’abris décents, d’eau potable et de nourriture expose ces populations, dont de nombreux enfants et femmes, à des risques sanitaires majeurs. Cette situation n’est malheureusement pas isolée ; elle s’inscrit dans un schéma récurrent de déplacements forcés dans la région, alimentant une crise humanitaire d’une ampleur colossale. Le Nord-Kivu, en proie à l’instabilité, voit ainsi son tissu social se déliter un peu plus chaque jour.

Cet épisode rappelle un ordre similaire émis par l’AFC-M23 le 10 décembre dernier, prétextant alors des attaques de miliciens Wazalendo pour justifier l’évacuation de civils de Kateku. À chaque fois, le même scénario se reproduit : des populations entières sont déracinées, jetées sur les routes, et contraintes de tout recommencer à zéro dans des conditions inhumaines. Où est la sécurité promise par ces manœuvres, si ce n’est une insécurité accrue pour les civils ?

Face à cette urgence, quelques organisations non gouvernementales tentent d’apporter une réponse. Leurs interventions dans la chefferie de Bwito se concentrent sur les secteurs de la santé, de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement. Cependant, les comités locaux des déplacés tirent la sonnette d’alarme : l’aide est insuffisante et ne répond pas aux besoins les plus criants. Une assistance alimentaire d’urgence et la distribution d’articles ménagers essentiels (ustensiles de cuisine, couvertures, bâches) sont réclamées avec insistance.

La crise des déplacés M23 dans le Nord-Kivu n’est pas un simple fait divers ; c’est le symptôme d’un conflit plus large qui paralyse le développement de toute une région. L’exode des populations de Bwito et de Walikale met en lumière l’urgence d’une solution politique durable et d’un renforcement de la protection des civils. Tant que la violence continuera de régner, les réfugiés de Walikale et d’ailleurs seront condamnés à errer, et la crise humanitaire au Congo ne fera que s’envenimer.

La communauté internationale est une nouvelle fois interpellée. Les appels à l’aide lancés par les acteurs locaux doivent trouver un écho au-delà des frontières du pays. Sans une mobilisation conséquente et coordonnée, des milliers de vies resteront en suspens, dans l’attente d’un retour à une normalité qui semble chaque jour plus lointaine. L’histoire se répète tragiquement dans l’est de la RDC, et il est plus que temps de briser ce cycle infernal de violence et de déplacement.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net

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