La République Démocratique du Congo vient de franchir une étape décisive pour l’avenir de son système de santé. À l’issue d’un atelier de haut niveau organisé par l’Institut National de Santé Publique (INSP) avec l’appui du géant Roche Diagnostics, un plan stratégique national pour les diagnostics de laboratoire a été officiellement adopté. Ce cadre de référence, élaboré lors de trois jours de travaux intensifs du 10 au 12 décembre 2025, trace une feuille de route ambitieuse pour transformer en profondeur la gestion et les performances des laboratoires à l’échelle du pays. Imaginez un système de santé comme un corps humain : si les diagnostics sont les yeux qui permettent de poser un bon diagnostic, alors cet atelier visait à corriger la vue de l’ensemble du système médical congolais pour une prise en charge plus précise et plus rapide.
Pourquoi un tel plan est-il une urgence absolue ? Actuellement, de nombreux patients à travers la RDC font face à des délais d’analyses longs, à un manque d’accès à des tests spécialisés ou à des résultats dont la fiabilité peut varier. Ces lacunes retardent les traitements, compliquent la gestion des épidémies et pénalisent la qualité globale des soins. L’objectif central de ce plan stratégique diagnostics laboratoires est justement de construire un système national diagnostics INSP coordonné, performant et équitable. Les experts présents ont insisté sur la nécessité de créer une architecture unifiée pour le référencement des échantillons, garantissant que chaque prélèvement, qu’il vienne de Kinshasa ou d’une zone de santé rurale, puisse être analysé selon les mêmes standards d’excellence.
Les axes concrets de ce renforcement capacités laboratoires RDC sont multiples et répondent à des besoins identifiés de longue date. La digitalisation des services figure en tête de liste. Passer d’un système largement papier à une gestion informatisée des demandes et des résultats réduira les erreurs et accélérera considérablement les processus. Autre priorité : le transport des échantillons. Comment assurer la préservation d’un échantillon sanguin ou biologique sur des centaines de kilomètres de routes souvent difficiles ? Le plan prévoit la mise en place de protocoles et de chaînes logistiques adaptées, un point crucial pour la validité des analyses. La formation continue du personnel technique et la gestion sécurisée des déchets biomédicaux complètent ce chantier monumental.
Le partenariat Roche Diagnostics RDC s’avère ici un levier stratégique. Comme l’a rappelé Johan Descombes, Directeur général de Roche Diagnostics pour l’Afrique francophone, l’engagement de l’entreprise va au-delà de la simple fourniture de réactifs ou d’appareils. Il s’agit d’un accompagnement technique et stratégique pour co-construire des solutions durables. « Notre mission est de proposer des solutions innovantes en matière de santé. Nous souhaitons être partenaires de toutes les initiatives qui s’inscrivent dans cette vision », a-t-il déclaré, soulignant l’honneur de travailler main dans la main avec l’INSP. Ce atelier santé publique Congo s’inscrit d’ailleurs dans le cadre d’un accord de partenariat signé plus tôt dans l’année, montrant une volonté de collaboration sur le long terme.
Du côté des autorités sanitaires congolaises, l’engagement est tout aussi fort. Le Directeur général adjoint de l’INSP, Mukenyi Badibanga, a salué la dynamique collaborative de ces assises et garanti que l’ensemble des recommandations serait pris en compte. La balle est désormais dans le camp de la mise en œuvre. Le succès de ce projet repose sur un financement pérenne, une gouvernance collaborative associant public, privé et partenaires internationaux, et une volonté politique inébranlable. La population pourra-t-elle bientôt bénéficier de diagnostics rapides et fiables, où qu’elle se trouve ? C’est tout l’enjeu de ce plan qui, s’il est correctement exécuté, pourrait marquer un tournant historique pour la santé publique en RDC.
En réunissant experts publics, privés et partenaires techniques, cet atelier a posé les premières pierres d’un édifice essentiel. Le chemin reste long, mais la vision est désormais partagée : doter la RDC d’un réseau de laboratoires modernes, innovants et accessibles à tous. L’amélioration des diagnostics n’est pas une fin en soi, mais le point de départ d’une chaîne de soins plus efficace. En permettant de détecter plus tôt et plus précisément les maladies, de surveiller les épidémies ou d’adapter les traitements, ce système national de diagnostics renforcé deviendra un pilier incontournable de la protection de la santé de millions de Congolais. La prochaine étape, cruciale, sera la traduction concrète de ce plan en actions sur le terrain, avec des indicateurs clairs pour mesurer les progrès accomplis.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd
