L’assemblée provinciale du Maniema a déclaré recevable, ce samedi 13 décembre, le projet d’édit budgétaire pour l’exercice 2026. Chiffré à plus de 417 milliards de francs congolais, soit près de 20,5 millions de dollars américains, ce budget vise à impulser une nouvelle dynamique économique dans la province. Porté par le ministre provincial des finances, Willy Ali Kyamasa, ce projet place l’investissement dans le capital humain et la numérisation des recettes au cœur de ses priorités. Une telle enveloppe, en hausse significative, interroge : comment les finances provinciales RDC peuvent-elles transformer cette manne en développement tangible ?
Le budget Maniema 2026 se distingue par son orientation stratégique. Contrairement aux exercices antérieurs souvent centrés sur les infrastructures physiques, l’accent est mis sur le capital humain. « La particularité de ce budget, par rapport à l’année dernière, c’est l’appui que le gouvernement provincial a prévu pour nos lauréats à l’examen d’État », a souligné le ministre Kyamasa. Il ajoute : « Vous savez, lorsque nos enfants sont formés dans des très bonnes conditions, il s’agit là de ce qu’on appelle investissement à capital humain ». Cette vision place l’éducation comme moteur essentiel de croissance, un pari audacieux dans un pays où la formation peine parfois à répondre aux besoins du marché. Investir dans les compétences, n’est-ce pas le meilleur rempart contre le chômage et la pauvreté ?
Parallèlement, le projet édit budgétaire Maniema intègre une innovation majeure : la numérisation des recettes. Face aux défis de mobilisation fiscale, la Direction Générale des Recettes du Maniema (DGRMA) est appelée à renforcer ses capacités. La stratégie proposée vise à « éloigner des mains de l’homme de l’argent physique parce que la tentation est très grande lorsqu’on touche l’argent à main », explique le porte-parole du gouvernement. Cette numérisation recettes Maniema promet de réduire les fuites, d’accroître la transparence et de booster les rentrées, un impératif pour financer les politiques sociales et économiques. Dans un contexte national où la gestion des fonds publics est souvent critiquée, cette digitalisation pourrait servir de modèle.
Sur le plan macroéconomique, ce budget de 417 milliards de francs congolais s’inscrit dans une logique d’autonomisation provinciale. Les finances provinciales RDC, souvent tributaires des transferts de l’État central, gagnent en robustesse grâce à une telle planification. L’investissement capital humain, couplé à une modernisation fiscale, crée un cercle vertueux : des recettes améliorées permettent de financer une éducation de qualité, qui à son tour génère une main-d’œuvre compétitive et attire les investisseurs. Cependant, l’exécution reste un défi. Le projet, déclaré recevable, a été envoyé à la commission Economico-financière et socio-culturelle pour un toilettage endéans sept jours, une étape cruciale pour peaufiner les mécanismes de mise en œuvre.
À plus long terme, le succès du budget Maniema 2026 dépendra de sa capacité à concrétiser ces orientations. La numérisation, si elle est bien déployée, pourrait révolutionner la gouvernance financière locale. De même, l’accent sur l’éducation nécessite des programmes ciblés et un suivi rigoureux. En définitive, ce projet budgétaire ne se limite pas à des chiffres ; il esquisse une feuille de route pour le développement intégral du Maniema. Dans un pays en quête de diversification économique, de telles initiatives provinciales sont des laboratoires d’innovation. La RDC saura-t-elle s’en inspirer pour renforcer l’ensemble de ses territoires ?
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
