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Édito de la semaine du 8 au 14 décembre 2025 — RDC : Pourquoi la paix s’effondre à l’Est

L’accord de Washington voulait inaugurer une nouvelle ère pour la RDC. Mais moins de deux semaines après sa signature, c’est le vacarme des armes, le deuil et l’exode qui saturent l’actualité nationale. Massacres à Goma ou Baraka, pillages à Bukavu, villes entières vidées de leurs habitants, internationalisation du conflit… La promesse de paix s’est brutalement fracassée sur la réalité du terrain. Alors, comment expliquer cette dérive sécuritaire, et surtout — comment y mettre un terme ?

Les sept derniers jours confirment l’effondrement tragique de la promesse de paix arrachée à Washington. A peine l’encre de l’accord avait-elle séché qu’au moins 74 civils étaient massacrés au Sud-Kivu, des dizaines de milliers de déplacés fuyaient les villages du Nord-Kivu et de l’Ituri, et la spirale des affrontements entre FARDC, M23 et groupes locaux replongeait l’Est du Congo dans la terreur. À Goma, à Uvira, à Baraka, les témoignages et bilans s’empilent : exécutions, enlèvements d’enfants, viols, pillages de nuit. Le Conseil de sécurité de l’ONU, les États-Unis, l’Union européenne et la société civile élèvent la voix, mais la communauté internationale semble condamnée à l’impuissance, alors même que les preuves d’ingérence régionale ne font plus débat. Un rapport des Nations Unies évoque la présence de 7 000 soldats rwandais sur le territoire congolais, équipés de moyens militaro-technologiques sophistiqués. Le Burundi, de son côté, refuse de retirer son contingent et lance d’âpres accusations à Kigali. L’escalade régionale est tangible et, pour la population de l’Est, synonyme de cauchemar sans fin.

Face à cela, l’État congolais paraît désarmé. Les discours volontaristes du Président Tshisekedi sur le patriotisme ou la souveraineté peinent à masquer la réalité d’une armée décrite, dans ses propres mots, comme une « armée de clochards ». La création d’un fonds de soutien financier aux FARDC — initiative saluée mais tardive —, les suspensions de taxes dans certaines régions ou l’appel à la solidarité internationale sonnent comme des réponses d’urgence davantage que comme une stratégie claire. Sur le plan social, c’est la justice populaire qui s’installe, illustrée par des lynchages à Kiri, des enseignants arrêtés pour avoir manifesté contre des salaires impayés, ou des mouvements de population massifs sans réponse humanitaire à la hauteur. Aucune ville n’est épargnée : Lubumbashi, Bukavu, Mbuji-Mayi… Toutes témoignent d’un sentiment d’abandon et d’épuisement. Les plus vulnérables, notamment enfants et femmes, payent le prix fort alors que l’accès à l’école, à la santé, ou à la sécurité alimentaire est toujours plus compromis.

Derrière les postures politiques, il y a une vérité implacable : tant que la sécurité des personnes ne sera pas garantie, ni le développement, ni la démocratie, ni la cohésion ne pourront s’enraciner. Ce constat impose une rupture. Il faudra une vision et une volonté collectives, impliquant l’ensemble du corps politique, la société civile, les partenaires régionaux et les grandes puissances, pour rompre la spirale de la guerre par procuration et remettre la RDC sur la voie de la souveraineté et de la paix.

Lecteur, société, décideurs : notre patience a des limites, notre colère aussi. Peut-on encore tolérer que les populations vivent dans l’angoisse permanente, au rythme des exodes et des deuils, parce que la diplomatie comme la force armée échouent ? Pour CongoQuotidien, chaque Congolais doit faire entendre son exigence de vérité, d’intégrité et de résultats. Appelons à un renouveau de l’État et de l’engagement civique. Exigeons enfin de la communauté internationale moins de promesses et plus de sanctions concrètes sur ceux qui alimentent le feu à nos frontières. La paix à l’est n’est pas une utopie : c’est une urgence vitale pour la survie de notre nation. À nous tous d’y veiller.

— La Rédaction de CongoQuotidien

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