La ville de Goma, habituée aux défis sécuritaires, fait face à une recrudescence inquiétante des actes criminels. Le conseil communal de la jeunesse de Karisimbi tire la sonnette d’alarme face à la multiplication des incidents violents qui ensanglantent plusieurs quartiers. En l’espace d’une seule semaine, meurtres, enlèvements et cambriolages se sont succédé, brisant une accalmie relative observée ces deux derniers mois. Comment expliquer cette vague de violence soudaine ? Les autorités locales sont-elles dépassées par l’ampleur de la criminalité dans le Nord-Kivu ?
Les faits sont têtus et les chiffres parlent d’eux-mêmes. Dans la nuit du mercredi 11 décembre, deux jeunes ont été froidement abattus dans le quartier Mabanga, en commune de Karisimbi. Selon des sources locales, les victimes rentraient d’un bistrot où elles suivaient un match de football lorsqu’elles ont été interceptées par des hommes armés. L’exécution a été rapide et brutale, semant la terreur parmi les résidents. Cette même nuit, un autre drame a secoué la ville : Magloire Paluku, cadre de l’AFC-M23, a été tué à l’entrée de sa résidence dans un quartier sud de Goma. Ces meurtres à Karisimbi illustrent la gravité de la situation.
Mais la violence ne s’arrête pas là. Un élève du Complexe scolaire du 08 mars a été enlevé en début de semaine par des ravisseurs. Sa famille, après avoir activement recherché le jeune homme, a dû composer avec l’horreur. Malgré le versement de la rançon exigée, le corps de l’écolier a été retrouvé décapité jeudi. Cet enlèvement à Goma, suivi d’une exécution aussi cruelle, révèle le niveau de barbarie atteint par les criminels. La communauté éducative et les familles sont sous le choc.
Parallèlement, une série de cambriolages a été perpétrée dans de nombreux quartiers de la ville volcanique. Ces vols, souvent commis avec effraction, ont contribué à instaurer un climat de peur permanent. Les habitants se barricadent chez eux, craignant pour leurs biens et leur sécurité. L’insécurité à Goma n’est plus une simple préoccupation ; elle est devenue une réalité quotidienne qui paralyse la vie sociale et économique.
Face à cette escalade, le Conseil communal des jeunes de Karisimbi exprime sa profonde inquiétude. Dans un communiqué, les jeunes leaders dénoncent la résurgence des actes criminels et appellent les autorités à prendre des mesures urgentes. Cette période précédant les fêtes de fin d’année, généralement synonyme de célébrations et de retrouvailles, risque d’être marquée par la peur et le deuil si rien n’est fait. La criminalité dans le Nord-Kivu, et particulièrement à Goma, doit être combattue avec la plus grande fermeté.
Les questions se multiplient sur l’efficacité des forces de l’ordre. Les patrouilles sont-elles suffisantes ? La collaboration entre la police et la population est-elle optimale ? Les récentes arrestations ont-elles un impact dissuasif ? Autant d’interrogations qui restent sans réponses claires. Pendant ce temps, les familles des victimes pleurent leurs disparus et demandent justice.
La relative accalmie des mois précédents avait permis à la population de respirer. Aujourd’hui, cette trêve est rompue. Les meurtres à Karisimbi, l’enlèvement d’un élève à Goma, les cambriolages répétés : autant de signaux d’une insécurité rampante qui menace la cohésion sociale. Les autorités provinciales et nationales doivent impérativement renforcer la sécurité dans la région. La protection des citoyens est un droit fondamental qui ne peut être négocié.
En conclusion, la semaine noire que vient de traverser Goma appelle à une prise de conscience collective. La jeunesse de Karisimbi, par sa voix, alerte sur les dangers d’une situation qui pourrait dégénérer. Il est temps d’agir avant que d’autres vies ne soient sacrifiées sur l’autel de l’impunité. La sécurité à Goma et dans tout le Nord-Kivu doit redevenir une priorité absolue pour éviter que de tels drames ne se reproduisent.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
