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RDC : Kinshasa lance la formalisation de masse de l’économie informelle

Le ministère de l’Économie nationale donne le coup d’envoi, ce lundi 8 décembre à Kinshasa, d’une opération majeure de pré-enregistrement des acteurs informels. Cette campagne, pierre angulaire du Programme national de formalisation de masse, vise à transformer le paysage économique congolais en intégrant des milliers de petits opérateurs au secteur structuré. Une démarche qui interroge : la République Démocratique du Congo parviendra-t-elle enfin à canaliser le potentiel colossal de son économie parallèle, estimée par certains experts à plus de 80% de l’activité nationale ?

Sur le terrain, des agents enquêteurs, identifiables par leurs badges et gilets officiels, sont déployés avec une application numérique dédiée. Leur mission : recueillir les données d’identité et d’activité des commerçants, artisans et prestataires de services. Le ministère se veut rassurant, garantissant la protection des informations collectées et leur usage exclusif pour ouvrir l’accès à quatre leviers de développement essentiels. Il s’agit notamment de la couverture santé universelle, une protection sociale longtemps inaccessible, des formations professionnelles adaptées et un accompagnement vers le crédit bancaire. Ces avantages économiques constituent-ils un argument suffisant pour convaincre un secteur habitué à l’ombre et à la débrouille ?

L’initiative s’inscrit dans une logique économique implacable. L’économie informelle, bien que vitale, représente un manque à gagner fiscal considérable et limite la planification du développement. Sa formalisation en RDC n’est pas une simple opération administrative ; c’est un chantier stratégique pour élargir l’assiette fiscale, renforcer la protection des travailleurs et insuffler une dynamique de croissance inclusive. En drainant ces acteurs vers le circuit formel, les autorités espèrent créer un environnement plus transparent, propice aux investissements et à une concurrence saine. Le programme mise sur un effet boule de neige : une fois intégrés, ces opérateurs pourraient devenir des contributeurs nets à l’économie nationale.

Cette campagne d’enregistrement à Kinshasa sert de test. La capitale, poumon économique du pays, concentre une myriade de petites activités non déclarées. Son succès ou son échec sera un indicateur crucial pour la généralisation du dispositif à l’ensemble du territoire. Les défis sont de taille : méfiance ancestrale envers l’administration, crainte de nouvelles impositions, et complexité des démarches perçues. Le ministère table sur la simplicité du processus et la valeur ajoutée immédiate des services promis pour lever ces réticences. La démarche volontaire, couronnée par la délivrance d’une attestation via le Guichet Unique de Création d’Entreprise, se veut un premier pas peu contraignant.

À plus long terme, la réussite de cette formalisation de l’économie informelle en RDC pourrait reconfigurer durablement le marché du travail et la productivité. Des artisans accédant au crédit pourraient moderniser leurs outils. Des commerçants bénéficiant d’une couverture sociale seraient moins vulnérables aux aléas de la vie. Cette massification de l’enregistrement, si elle porte ses fruits, pourrait injecter une nouvelle vigueur dans le tissu économique, le faisant passer d’une logique de survie à une dynamique de croissance structurée. L’enjeu dépasse la simple régularisation ; il s’agit de construire les fondations d’une économie plus résiliente et intégrée.

La balle est désormais dans le camp des acteurs concernés. Leur adhésion massive déterminera l’impact réel de ce programme ambitieux. Les prochains mois révéleront si les avantages concrets promis parviennent à surmonter les réflexes de prudence. Une chose est certaine : cette opération marque un tournant dans la gestion économique du pays. Elle pose les jalons d’un dialogue nouveau entre l’État et la base productive de la nation, avec l’ambition de convertir l’informel, souvent perçu comme un frein, en un véritable moteur de développement durable pour la République Démocratique du Congo.

Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net

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Amissi G
Amissi G
Né à Lubumbashi, Yvan Ilunga est un passionné de la richesse culturelle du Congo. Expert en éducation et en musique, il vous plonge au cœur des événements culturels tout en mettant en lumière les initiatives éducatives à travers le pays. Il explore aussi la scène musicale avec une analyse fine des tendances artistiques congolaises, faisant d’Yvan une véritable référence en matière de culture.
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