Porter le maillot jaune et rouge des Léopards de la RDC est-il un simple honneur sportif ? Pour Meschack Elia, l’ailier virevoltant évoluant en Turquie, c’est une responsabilité bien plus grande, un engagement du cœur. Dans des propos poignants recueillis par nos confrères, le joueur a levé le voile sur le véritable sens de sa mission internationale : incarner une lueur d’espoir pour des millions de Congolais éprouvés par l’instabilité.
« Le peuple congolais aime trop le football », lance-t-il, avec une émotion palpable. Et cette passion, explique l’ancien glorieux du TP Mazembe, ne faiblit pas, même dans l’épreuve. Alors que des régions comme le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et l’Ituri sont en proie à des violences persistantes, le ballon rond reste un puissant vecteur de rassemblement. « Même dans les zones touchées par le conflit, les habitants suivent nos matchs et continuent à nous soutenir », assure-t-il. Chaque dribble, chaque passe, chaque but devient alors un message, une échappatoire à la dure réalité.
Pour Meschack Elia, cette réalité imprime une marque indélébile sur chaque apparition sous le maillot national. « Chaque fois qu’on entre sur le terrain, je pense à ce que le peuple attend de nous : une victoire qui apporte un peu de joie et d’espoir », confie-t-il. Le football se transforme ainsi en un langage universel de réconfort. Il transcende les divisions, offrant à la nation des moments fugaces mais intenses d’unité et de célébration pure. Cette relation symbiotique avec un public « passionné et fidèle » est la source de la fierté des Léopards. « Nous essayons de rendre le peuple fier et de montrer que le Congo est un pays de football respecté sur le continent », martèle l’ailier, champion d’Afrique des Nations (CHAN) en 2016.
Cette quête de respect et de rayonnement trouve aujourd’hui un écho particulier sur la scène sportive. En effet, l’équipe nationale vit un moment charnière de son histoire. Qualifiée pour la prochaine CAN 2025 au Maroc, les Léopards nourrissent de légitimes ambitions continentales. Dans le même temps, un défi peut-être encore plus grand les attend : les barrages intercontinentaux pour la Coupe du Monde 2026. Ces rendez-vous cruciaux, prévus en mars prochain, représentent bien plus qu’une simple compétition. Ils sont une opportunité unique de projeter une image forte et unie de la République Démocratique du Congo sur la planète football.
La perspective de voir les Léopards briller lors de la CAN 2025 RDC (en référence aux espoirs portés par la nation) puis de se frayer un chemin vers la Coupe du Monde 2026 agit comme un puissant catalyseur. Dans un contexte où les nouvelles sont souvent lourdes, les succès des Léopards peuvent écrire une autre histoire, celle de la résilience et du talent. Meschack Elia et ses coéquipiers portent donc une double casquette : celle de sportifs de haut niveau et celle d’ambassadeurs d’un espoir collectif.
Alors, le football peut-il vraiment être un bouclier contre la guerre ? Pour Meschack Elia, la réponse ne fait aucun doute. Son engagement, et celui de toute la sélection des Léopards RDC, dépasse largement le cadre du rectangle vert. Il s’agit d’un acte de foi envers un peuple, d’une promesse de dignité et de ferveur partagée. À l’aube de défis sportifs majeurs, chaque match devient une page d’un récit plus grand, où le football espoir guerre ne sont pas des mots opposés, mais les facettes d’une même réalité congolaise. La balle est dans le camp des Léopards. Et tout un pays, des rives du Congo aux collines du Kivu, retient son souffle et vibre à l’unisson.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: footrdc.com
