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RDC : 1 500 bancs-pupitres du Service national redonnent vie au Complexe scolaire Kiwele

Comment imaginer un enseignement de qualité lorsque les élèves sont contraints de suivre les cours à même le sol ou sur des supports précaires ? Cette réalité, malheureusement encore trop courante dans de nombreuses écoles publiques de la République Démocratique du Congo, commence lentement à évoluer grâce à des initiatives ciblées. Vendredi dernier, un vent d’espoir a soufflé sur le Complexe scolaire Kiwele de Lubumbashi, établissement emblématique du Haut-Katanga, qui a reçu 1 500 bancs-pupitres neufs dans le cadre de l’opération “Pas d’écoles et d’universités publiques sans bancs”.

Présidée par le lieutenant-général Jean-Pierre Kasongo Kabwik, commandant du Service national, cette remise symbolise bien plus qu’une simple distribution de mobilier. Elle incarne une double stratégie : répondre à l’urgence éducative tout en œuvrant pour la réinsertion sociale. Les bancs remis n’ont pas été importés ; ils sont le fruit du travail d’anciens kulunas, ces jeunes souvent marginalisés, formés et encadrés au centre pilote Laurent-Désiré-Kabila de Kanyama-Kasese. “Faire face au défi soulevé par la gravité de l’enseignement”, a déclaré le général Kasongo Kabwik, mettant en avant le parcours de ces jeunes qui, après un encadrement civique et patriotique, ont été initiés à la menuiserie, entre autres métiers.

L’impact de cette livraison est immédiat et concret pour les treize écoles du complexe, dont six primaires. Des institutions comme le Lycée Kiwele, l’Institut des Beaux-Arts, l’Institut d’Éducation physique ou encore l’EP Kiwele 3, qui accueille à elle seule 1 520 élèves, retrouvent des conditions d’apprentissage minimales. Avec ses 160 salles de classe, le complexe “retrouve un nouveau souffle”, selon les termes du commandant. Cette action locale s’inscrit dans une vision nationale bien plus large, portée par le président Félix Tshisekedi, que le Service national décrit comme “le premier enseignant du pays” plaçant l’éducation “au centre de son action”.

Mais l’opération “Pas d’écoles sans bancs” ne se limite pas à la distribution. Elle s’appuie sur un maillage territorial d’ateliers de production. Pour augmenter la cadence et répondre à l’immense besoin, des ateliers modernes ont été installés à Kinshasa, Kananga, Mbuji-Mayi, Tshikapa, Kikwit, Mbandaka ou encore Kimpese. Cette décentralisation de la fabrication est cruciale pour réduire les coûts logistiques et adapter la production aux réalités de chaque région. Parallèlement, le volet construction n’est pas en reste : des brigades de jeunes formés à la maçonnerie par le Service national bâtissent de nouveaux établissements. “Plus d’une trentaine d’écoles entièrement érigées par le Service national sont opérationnelles dans le Kasaï et le Katanga”, a affirmé le lieutenant-général.

Cette approche intégrée, mêlant équipement, infrastructure et formation professionnelle, pose les bases d’un modèle potentiellement durable. En transformant d’anciens kulunas en menuisiers capables de fabriquer le mobilier pour leurs propres écoles, le programme crée un cercle vertueux. Il répond à un besoin social urgent tout en valorisant le capital humain local. Les ateliers de menuiserie de Kanyama-Kasese deviennent ainsi bien plus qu’un simple lieu de production ; ils sont un symbole de transformation et de seconde chance.

La route reste cependant longue. Si des progrès sont visibles à Lubumbashi, Likasi, Kananga ou Mbuji-Mayi, combien d’écoles à travers l’immense territoire congolais attendent encore leur premier banc-pupitre ? La campagne nationale doit maintenir son effort et sa rigueur pour que chaque élève, dans chaque province, puisse s’asseoir dans de dignes conditions. Le défi est de taille, mais l’initiative démontre qu’avec une volonté politique, une organisation militaire efficace et une implication des communautés, des solutions concrètes émergent. L’éducation, pilier du développement, ne peut se construire sur le vide ; elle a besoin de fondations solides, à commencer par une chaise et une table pour chaque enfant. L’équipement du Complexe scolaire Kiwele est une pierre ajoutée à cet édifice, rappelant que l’avenir de la RDC se joue aussi dans ses salles de classe.

Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd

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Yvan Ilunga
Yvan Ilunga
Né à Lubumbashi, Yvan Ilunga est un passionné de la richesse culturelle du Congo. Expert en éducation et en musique, il vous plonge au cœur des événements culturels tout en mettant en lumière les initiatives éducatives à travers le pays. Il explore aussi la scène musicale avec une analyse fine des tendances artistiques congolaises, faisant d’Yvan une véritable référence en matière de culture.
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