Le secteur des infrastructures en République Démocratique du Congo affiche un signal positif avec l’avancement significatif des travaux routiers dans le Haut-Katanga. L’Agence Congolaise des Grands Travaux (ACGT), après une mission d’évaluation menée les 3 et 4 décembre, se montre satisfaite du rythme des opérations sur le chantier stratégique de l’axe Kasomeno-Kasenga-Chalwe. Ce tronçon de 45 kilomètres, véritable colonne vertébrale économique transfrontalière, cristallise les ambitions de connectivité régionale entre la RDC et la Zambie.
Cette mission, conduite par le Directeur Général Adjoint de l’ACGT, Jean Claude Mido Mbwete, avait pour objectif de vérifier le respect du calendrier et la qualité des réalisations. Les observations sur le terrain sont éloquentes : les travaux progressent de manière simultanée sur les deux segments du projet. Le premier, reliant Kasomeno à Kasenga, s’étend sur 29 kilomètres, tandis que le second, de Kasenga à Chalwe, couvre 16 kilomètres. À ce stade, les équipes sont pleinement engagées dans les phases de terrassement, d’assainissement, de stabilisation des sols et de mise en place de la couche de base. L’objectif opérationnel immédiat est sans équivoque : poser l’enrobé sur au moins 10 kilomètres d’ici la fin de l’année civile, un jalon crucial pour maintenir la dynamique du chantier.
Mais comment un projet d’une telle envergure peut-il maintenir son élan ? La réponse réside en partie dans la maîtrise de la chaîne logistique. La visite s’est achevée par l’inspection des carrières et des usines de concassage dédiées au projet. Leur capacité de production, chiffrée à 500 tonnes de granulats par heure, constitue un véritable moteur pour l’ensemble des opérations. Cette puissance industrielle locale garantit un approvisionnement continu en matériaux, éliminant un goulot d’étranglement classique dans les ACGT grands travaux et assurant la régularité indispensable à l’avancement.
La gouvernance du projet fait intervenir un consortium d’acteurs. L’ACGT, maître d’ouvrage, collabore étroitement avec le concessionnaire GED Congo, les sous-traitants CCECC et Rankin, ainsi que le cabinet de contrôle indépendant Modarset. Ces échanges permanents ont permis d’affiner les priorités et de cadrer la feuille de route vers l’objectif final : une livraison globale du projet routier RDC Zambie annoncée pour le premier trimestre 2027. Parallèlement, un autre chantier structurant doit voir le jour avant la fin du mois de décembre : celui du poste frontalier à guichet unique, pièce maîtresse pour fluidifier les échanges commerciaux entre les deux nations.
Parmi les ouvrages d’art qui symbolisent ce projet, le pont haubané de Chalwe se détache par son ambition technique et sa portée symbolique. Long de 361 mètres, cet ouvrage majeur franchira la frontière physique, incarnant le lien à venir. L’état d’avancement est déjà tangible. Du côté congolais, les phases critiques de dynamitage et d’excavation pour les culées sont achevées. Le site d’accueil de la pile principale est en phase finale de préparation. Sur la rive zambienne, le sous-traitant CECC a achevé les fondations et procède actuellement au ferraillage des semelles en prévision du bétonnage. Ce pont ne sera pas qu’une structure de béton et d’acier ; il représente l’armature d’un corridor économique revitalisé.
Quelles sont les retombées économiques attendues de cet investissement infrastructurel ? L’axe Kasomeno-Kasenga-Chalwe, une fois achevé, devrait catalyser les échanges miniers, agricoles et commerciaux dans une région au potentiel prodigieux. En réduisant les coûts de transport et les temps de trajet, il améliorera directement la compétitivité des produits congolais. Pour la province du Haut-Katanga, il s’agit d’un levier de développement territorial puissant, capable de désenclaver des zones de production et d’attirer de nouveaux investissements. La rigueur dans le suivi des délais, soulignée par la mission de l’ACGT, est donc un impératif économique autant que technique.
Alors que le premier trimestre 2027 se profile comme l’horizon de livraison, la marche vers cet objectif semble bien engagée. La combinaison d’une maîtrise d’ouvrage exigeante, de moyens logistiques robustes et d’un calendrier serré mais réaliste, dessine les contours d’une réussite possible. Dans un pays où le déficit infrastructurel pèse lourdement sur la croissance, chaque kilomètre d’asphaltage sur cet axe frontalier est un pas de plus vers l’intégration économique régionale et la matérialisation concrète des ACGT grands travaux. L’avancement du chantier du pont haubané de Chalwe et des travaux de voirie est un indicateur à surveiller, un baromètre de la capacité à concrétiser les ambitions de développement par des réalisations structurantes.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
