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Policiers désarmés au Nord-Kivu : les Maï Maï Kifuafua défient l’État à Walikale

Un incident sécuritaire grave a secoué le territoire de Walikale, dans la province du Nord-Kivu, ce jeudi 4 décembre. Deux agents de la Police nationale congolaise (PNC) affectés au commissariat de Busurungi, dans le groupement Waloa Loanda, ont été désarmés puis placés en détention par des miliciens wazalendo du groupe armé “Maï Maï Kifuafua”. L’événement, survenu à Lukerabashi, illustre une fois de plus les défis sécuritaires persistants dans cette région de l’est de la République démocratique du Congo.

Les deux policiers étaient en mission officielle au moment des faits. Leur objectif était l’arrestation d’un officier de police judiciaire et d’agents du parquet civil du secteur des Wanianga. Ces derniers sont accusés d’avoir procédé à des arrestations arbitraires de paisibles citoyens, soulevant ainsi des questions sur l’état de la justice locale. Alors qu’ils tentaient d’accomplir leur devoir, les agents ont été interceptés par les éléments de la milice Maï Maï Kifuafua. Une confrontation tendue s’en est suivie, aboutissant au désarmement complet des forces de l’ordre. Les miliciens, après s’être emparés des deux armes de service, ont retenu les policiers sur place.

Cet incident sécurité Walikale met en lumière la fragilité de l’autorité de l’État dans certaines zones encore sous influence de groupes armés. Comment des miliciens peuvent-ils ainsi désarmer la police en pleine mission ? La situation interpelle sur l’équilibre des pouvoirs et la sécurité des agents publics. Le chef de groupement Waloa Loanda, Mwami Asili Mwiyanya, n’a pas caché son amertume face à cette ingérence. Dans une déclaration ferme, il a déploré une action qui vise, selon lui, à interférer directement dans les affaires de la justice. « Cela crée un précédent dangereux », a-t-il souligné, appelant à la libération sans condition des deux fonctionnaires et à la restitution immédiate des armes ravies.

Les policiers désarmés Nord-Kivu restent toujours en détention à Lukerabashi, un lieu sous le contrôle présumé des Maï Maï Kifuafua. Leur état de santé et les conditions de leur séquestration n’ont pas été précisés, alimentant les inquiétudes. L’affaire Busurungi, comme elle commence à être désignée, révèle les tensions latentes entre les institutions judiciaires, les forces de l’ordre et les milices locales. Ces dernières, souvent issues de mouvements d’autodéfense, opèrent parfois en marge de la loi, défiant l’autorité étatique. Le groupe Maï Maï Kifuafua, actif dans la région, est régulièrement cité dans des incidents similaires, compliquant les efforts de pacification.

Plus largement, ce cas pose la question de l’efficacité des mécanismes de sécurité dans les territoires reculés du Nord-Kivu. Les miliciens désarment police avec une relative impunité, sapant les efforts de stabilisation. Les missions de la PNC, déjà périlleuses, deviennent presque impossibles lorsque les agents eux-mêmes sont pris pour cible. Cet événement survient dans un contexte où les arrestations arbitraires et les abus de pouvoir font l’objet de vives critiques de la part des populations civiles. La mission des deux policiers visait justement à corriger ces dérives, mais elle a été brutalement interrompue par la violence armée.

Les autorités provinciales et les commandements de la police n’ont pas encore officiellement réagi à cet incident. Cependant, des sources locales indiquent que des négociations seraient en cours pour obtenir la libération des agents. La pression monte pour une résolution rapide, afin d’éviter une escalade. Le territoire de Walikale, riche en ressources mais miné par l’insécurité, a connu par le passé des cycles de violence entre divers groupes armés et les forces gouvernementales. Chaque incident de ce type risque d’attiser les tensions communautaires et d’affaiblir davantage la confiance dans l’État de droit.

En conclusion, le désarmement de deux policiers par les Maï Maï Kifuafua à Lukerabashi constitue un affront direct à l’autorité publique. Il souligne les immenses défis sécuritaires auxquels fait face la RDC dans ses provinces orientales. La libération des agents et la restitution de leurs armes sont des impératifs immédiats pour restaurer un semblant d’ordre. Au-delà, cet épisode appelle à une réflexion approfondie sur le désarmement des groupes armés et le renforcement des capacités des forces de l’ordre dans les zones à risque. L’incident sécurité Walikale servira-t-il de électrochoc pour une action plus déterminée ? L’avenir le dira, mais pour l’heure, deux familles attendent avec anxiété le retour de leurs proches, tandis que la justice locale reste prise en étau entre milices et dysfonctionnements.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd

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