Le football espagnol a connu un véritable séisme ce jeudi soir. Dans l’antre modeste de l’Atlético Baléares, club évoluant en quatrième division, l’Espanyol Barcelone, fier représentant de l’élite de LaLiga, a sombré. Une défaite cinglante 1-0 qui sonne le glas de leurs ambitions dans la Coupe du Roi dès le deuxième tour. Une élimination qui ressemble à une humiliation et qui laisse un goût amer dans la bouche des supporteurs catalans.
Comment une équipe professionnelle, bardée d’expérience et de valeur marchande, peut-elle ainsi s’effondrer face à des adversaires issus des divisions inférieures ? La question plane au-dessus des vestiaires de l’Estadi Balear après le coup de sifflet final. Pourtant, les statistiques du match racontent une autre histoire, celle d’une domination presque outrageuse. Avec 67% de possession balle au pied et une avalanche d’occasions, les hommes de l’entraîneur Manolo González ont tout tenté. Mais le football est un sport cruel : il ne suffit pas de posséder le ballon, encore faut-il savoir le mettre au fond des filets.
Et c’est précisément là que le bât a blessé l’Espanyol. Une inefficacité offensive glaçante, une incapacité à matérialiser leur supériorité. Face à une équipe de l’Atlético Baléares bien organisée, courageuse et diablement pragmatique, les Catalans ont tourné en rond. Ils ont frappé, insisté, mais se sont systématiquement heurtés à une dernière défense héroïque ou à leur propre maladresse. Le contraste était saisissant entre le jeu élaboré de l’Espanyol et la rage simple et efficace des locaux.
La sanction est tombée à la 54e minute de jeu, comme une sentence. Sur une action rapide, Tovar, héros du soir, a trouvé l’ouverture. Un but qui a électrifié le stade et plongé les visiteurs dans le doute. Malgré leurs efforts pour revenir au score, malgré les changements opérés par González, le but égalisateur n’est jamais venu. L’Atlético Baléares a tenu bon, défendant son avantage avec une abnégation remarquable, et a inscrit son nom au palmarès des grosses surprises de cette édition de la Coupe d’Espagne.
Dans cette désillusion collective, un joueur a pourtant tenu son rang : Charles Pickel. Le milieu de terrain, international congolais récemment convoqué avec les Léopards, a disputé l’intégralité de la rencontre. Face à l’adversité et au chaos ambiant, il a été un pilier de constance et de solidité. Avec une note de 6,0 attribuée par les observateurs, l’une des meilleures de son équipe, Pickel a montré un visage rassurant. Son activité, ses récupérations et sa lucidité technique ont été des lueurs d’espoir dans un ciel catalan très nuageux.
Cette performance personnelle positive dans un naufrage collectif pose question. Alors que l’équipe vacille, la régularité de Pickel pourrait-elle en faire un élément clé pour la suite de la saison en championnat ? Sa capacité à rester performant sous pression est un atout précieux que Manolo González devra sans doute exploiter davantage. Pour le joueur, cette solidité est également un bon signal envoyé à la sélection congolaise, à quelques mois de cruciales échéances.
Cette élimination précoce de la Coupe du Roi est un coup dur pour l’Espanyol Barcelone. Elle prive le club d’une compétition qui pouvait constituer un objectif réaliste et d’une source de revenus non négligeable. Mais au-delà de l’aspect sportif et financier, c’est un coup porté au moral et à la fierté d’une institution. Se relever après une telle désillusion sera le premier vrai test du mental de ce groupe. Le championnat de LaLiga devient maintenant l’unique horizon, une pression supplémentaire sur les épaules des joueurs et du staff.
L’histoire retiendra de cette soirée du 4 décembre la formidable épopée de l’Atlético Baléares et la gifle infligée à un géant endormi. Pour l’Espanyol et ses fidèles, elle restera comme un sombre rappel à l’humilité. Dans le football, la hiérarchie sur le papier ne vaut rien face à la détermination et à l’efficacité sur le terrain. La leçon a été rude, mais elle doit servir de catalyseur pour la suite. Quant à Charles Pickel, il émerge de ce fiasco avec les honneurs, confirmant son statut de joueur fiable dans la tempête. Une lueur, mince mais réelle, dans la nuit catalane.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: footrdc.com
