La circulation à Kinshasa relève souvent du parcours du combattant. Entre les nids-de-poule, les chaussées défoncées et les travaux interminables, se déplacer en ville est une épreuve quotidienne pour des millions de Kinois. Ce samedi 29 novembre, une lueur d’espoir a cependant traversé plusieurs artères majeures de la capitale. Jean Mabi Mulumba, le directeur général du Bureau central de coordination (BCECO), a arpenté plusieurs chantiers de voirie, annonçant leur finalisation pour la fin décembre 2025. Une promesse qui sonne comme une musique aux oreilles d’une population exaspérée par les embouteillages monstres.
« On passe plus de temps dans les bouchons qu’avec sa famille », témoigne Papa Joseph, chauffeur de taxi-moto depuis dix ans, bloqué à hauteur de l’avenue Kasa-Vubu. « Ces travaux, c’est une bonne chose, mais il faut que ça aille vite. Nous, on perd notre clientèle et notre quotidien devient infernal. » Ce sentiment d’impatience, Jean Mabi Mulumba l’a entendu tout au long de sa visite d’inspection, de la place Kimbondo au croisement Huileries-Kabinda, en passant par les avenues Nyangwe, Kalembe-Lembe, Rwakadingi et Kabambare. Partout, les riverains et usagers ont interpellé la délégation pour réclamer une accélération du rythme des chantiers.
Le responsable du BCECO s’est pourtant voulu rassurant. Malgré les pluies abondantes qui ralentissent traditionnellement les travaux en cette saison, il s’est déclaré satisfait de l’avancement et de l’engagement des entreprises concessionnaires. « La plupart de ces avenues seront bientôt rouvertes au trafic », a-t-il assuré, évoquant un impact direct sur l’accès au Marché central et au centre-ville, deux pôles vitaux souvent congestionnés. Mais au-delà des promesses calendaires, une question persiste : cette réhabilitation urbaine suffira-t-elle à désengorger Kinshasa durablement ?
La réhabilitation de la voirie urbaine à Kinshasa ne se limite pas à un simple ravalement d’asphalte. Elle touche à l’organisation même de la ville, à la mobilité de ses habitants, et in fine, à la productivité économique de la métropole. Les embouteillages chroniques ne sont pas qu’une nuisance ; ils constituent un frein au développement, grèvant le temps et les ressources des Kinois. L’action du BCECO, dirigé par Jean Mabi Mulumba, s’inscrit donc dans un enjeu bien plus large que la simple construction routière.
Mais les plus beaux ouvrages d’art peuvent-ils résister à l’incivisme ? Jean Mabi Mulumba a lancé un appel solennel en ce sens. Il a exhorté la population à éviter de jeter des déchets dans les caniveaux, une pratique courante qui cause des obstructions et des inondations dès les premières pluies, annihilant ainsi les efforts de drainage et d’assainissement. Cet appel au civisme est peut-être la clé de voûte de tout le projet. À quoi bon construire de nouvelles avenues si, dans quelques mois, elles sont de nouveau dégradées et encombrées par les déchets ? La modernisation de la ville passe aussi par un changement de mentalité collective.
Les travaux de voirie menés par le BCECO cristallisent ainsi les espoirs et les défis de Kinshasa. Ils représentent une infrastructure tangible, un progrès visible que tout le monde réclame. Pourtant, leur succès à long terme dépendra d’une multitude de facteurs : le respect des délais annoncés pour 2025, la qualité des matériaux utilisés, la coordination entre les différents acteurs, et surtout, l’adoption de nouveaux comportements par les citoyens. La ville peut-elle enfin tourner la page des embouteillages paralysants et d’une voirie délabrée ? La réponse se construit aujourd’hui, avenue après avenue, sous les yeux vigilants d’une population qui n’attend que cela.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
