26.2 C
Kinshasa
lundi, décembre 1, 2025

Toute l'Actualité RDC, en Direct et en Détail

AccueilActualitéÉconomieLa BCC à la tête de l'ABCA Afrique centrale en 2025 :...

La BCC à la tête de l’ABCA Afrique centrale en 2025 : un mandat climatique et monétaire

Dans un mouvement stratégique qui redéfinit les équilibres financiers en Afrique centrale, la Banque Centrale du Congo (BCC) s’est vue confier la présidence de la sous-région Afrique centrale au sein de l’Association des Banques Centrales Africaines (ABCA Afrique centrale) pour l’exercice 2025-2026. Cette décision, officialisée lors de la 47e réunion annuelle de l’ABCA tenue à Yaoundé du 23 au 28 novembre, consacre le rôle pivot de l’institution congolaise sur l’échiquier monétaire régional. Comment cette promotion inédite va-t-elle influencer la gouvernance économique en Afrique centrale et au-delà ?

Le gouverneur de la BCC, André Wameso, a porté les couleurs de la République Démocratique du Congo lors de ce sommet capital, marqué par un symposium de haut niveau sur le thème « Changement climatique et stabilité macroéconomique : rôle des banques centrales ». Ce forum a servi de catalyseur à des réflexions profondes sur l’architecture financière du continent. Les débats, d’une intensité rare, ont notamment porté sur l’accélération du projet de monnaie unique africaine et la création d’un Fonds monétaire africain, deux piliers essentiels pour une souveraineté économique accrue. Dans un contexte où les aléas climatiques menacent directement la croissance et la stabilité des prix, les banques centrales sont désormais sommées d’intégrer ces paramètres dans leurs modèles de supervision et de politique monétaire.

La désignation de la BCC à cette présidence ABCA 2025 n’est pas un simple titre honorifique. Elle représente un mandat opérationnel de premier ordre. Jusqu’à la 48e édition prévue au Kenya en 2026, l’institution congolaise sera l’architecte de la coordination des politiques monétaires et du renforcement de la coopération entre les banques centrales membres de la sous-région. Cette responsabilité intervient à un moment charnière où la convergence économique est plus que jamais nécessaire pour faire face aux chocs externes. La BCC devra, en quelque sorte, piloter le navire régional dans des eaux économiques troublées par l’inflation importée et la volatilité des matières premières.

L’organisation de l’événement par la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) en collaboration avec l’ABCA a mis en lumière l’interdépendance croissante entre stabilité financière et résilience écologique. Les discussions ont révélé un consensus émergent : l’Afrique ne peut plus se permettre de considérer le changement climatique comme une externalité. Sécheresses, inondations et perte de biodiversité impactent directement la productivité agricole, la sécurité énergétique et, in fine, la solvabilité des États et des entreprises. Les banques centrales doivent donc développer de nouveaux instruments de mesure du risque climatique et envisager des politiques de « verdissement » de leurs portefeuilles d’actifs. La BCC, à travers son nouveau leadership, aura pour tâche de promouvoir ces standards à l’échelle de l’Afrique centrale.

Quelles sont les implications concrètes de cette nouvelle fonction pour la RDC ? Sur le plan diplomatique, elle renforce considérablement l’influence de Kinshasa dans les arènes financières internationales. Économiquement, elle offre à la BCC une tribune pour défendre les intérêts spécifiques d’une économie aussi vaste et complexe que celle de la RDC, notamment dans les négociations sur la future monnaie unique africaine. Cette perspective de monnaie commune, souvent présentée comme un Graal pour l’intégration, nécessite une harmonisation fiscale et budgétaire qui reste un défi de taille. La BCC pourra insuffler une dynamique pragmatique, centrée sur la stabilisation des taux de change et le contrôle des capitaux spéculatifs.

À l’heure où les économies africaines cherchent à réduire leur dépendance au dollar, le leadership de la BCC au sein de l’ABCA Afrique centrale ouvre une fenêtre d’opportunités. Il pourrait accélérer le développement des systèmes de paiement interafricains et renforcer l’usage des monnaies locales dans les échanges commerciaux intra-régionaux. Le défi du changement climatique, quant à lui, appelle à une refonte des cadres réglementaires. Les banques centrales devront-elles instaurer des réserves obligatoires « vertes » ou ajuster leurs taux directeurs en fonction de la performance environnementale des emprunteurs ? La route est longue, mais la nomination de la BCC place la sous-région sur une trajectoire d’innovation monétaire responsable.

En conclusion, l’accession de la Banque Centrale du Congo à la présidence de l’ABCA pour l’Afrique centrale est bien plus qu’une rotation protocolaire. Elle symbolise la reconnaissance de son expertise et son ascendant dans un paysage financier en mutation. Pour les deux années à venir, la BCC aura la lourde tâche de concilier les impératifs de stabilité macroéconomique traditionnels avec l’urgence climatique, tout en avançant sur le sentier escarpé de l’intégration monétaire. Le succès de ce mandat sera un indicateur clé de la capacité de l’Afrique centrale à forger sa propre destinée économique dans un monde de plus en plus incertain.

Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net

Commenter
Amissi G
Amissi G
Né à Lubumbashi, Yvan Ilunga est un passionné de la richesse culturelle du Congo. Expert en éducation et en musique, il vous plonge au cœur des événements culturels tout en mettant en lumière les initiatives éducatives à travers le pays. Il explore aussi la scène musicale avec une analyse fine des tendances artistiques congolaises, faisant d’Yvan une véritable référence en matière de culture.
Actualité Liée

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici


Actualité Populaire Liée

Actualité Populaire RDC

Résumé de l'actualité quotidienne

Le Brief du Jour du 30 Novembre 2025

Le Brief du Jour du 30 novembre met en lumière la tension politique en Haut-Uélé, la réforme foncière au Sénat, l’offensive anti-embouteillages à Kinshasa, la crise sanitaire alarmante à Pinga, l’absence de débat démocratique au Lualaba, la mobilisation record contre le dialogue national en RDC et une grève inédite des commerçants à Beni.

Derniers Appels D'offres

Derniers Guides Pratiques