Le tribunal militaire de garnison de Mbandaka a prononcé un verdict historique mercredi 26 novembre en condamnant à la peine capitale le policier Wally Molangi José, agent de deuxième classe, reconnu coupable du meurtre d’un civil survenu au grand marché de la ville. Cette décision judiciaire intervient dans un contexte où les populations dénoncent régulièrement les abus commis par certaines forces de l’ordre.
L’audience, tenue en flagrance et organisée devant la mairie de Mbandaka, a permis d’établir les circonstances précises du drame. Selon les éléments du dossier, le policier a effectué un tir à bout portant sur la victime dans le quartier Ebendjola, situé dans la commune de Mbandaka. L’altercation mortelle aurait éclaté à propos du paiement d’une taxe exigée pour la recharge de téléphone portable, révélant ainsi les tensions persistantes autour des pratiques de recouvrement fiscal.
Comment un simple différend concernant une taxe de recharge téléphonique a-t-il pu dégénérer en tragédie ? La question hante désormais les esprits dans cette région où les opérations de recouvrement forcé des taxes imposées aux conducteurs de motos-taxis et aux chargeurs de téléphones cristallisent les conflits entre population et forces de l’ordre.
Cette affaire judiciaire trouve son origine dans une motion d’information déposée par le député provincial Louison Mumbenga Botuli auprès de l’Assemblée provinciale. L’élu avait exigé que la lumière soit faite sur ce drame, soulignant la nécessité de mettre fin à l’impunité dont bénéficient parfois certains agents des forces de l’ordre.
Pour les habitants de Mbandaka, ce verdict représente bien plus qu’une simple décision de justice. Il constitue un signal fort contre l’impunité des forces de l’ordre et sert d’avertissement à tout agent qui serait tenté d’ôter la vie humaine pour une simple dispute. La sévérité de la sentence témoigne de la détermination des autorités judiciaires à sanctionner avec la plus grande rigueur les abus commis par ceux qui sont censés protéger la population.
Dans les rues de Mbandaka, plusieurs citoyens interrogés ont salué cette décision, estimant que « ce verdict sert d’exemple » dans un contexte marqué par une insécurité grandissante et une défiance accrue envers les institutions. La peine capitale prononcée contre le policier Wally Molangi José apparaît ainsi comme un tournant dans la lutte contre les violences commises par les forces de sécurité.
Parallèlement à cette condamnation principale, le tribunal militaire a rendu d’autres décisions notables. Prince Bolowa Nsala, sous-commissaire principal de la police, et Konde Yende, chef de la localité de Bongondjo, ont bénéficié d’un acquittement, leurs responsabilités dans cette affaire n’ayant pas été établies. En revanche, le policier José Ndjoko, actuellement en fuite, a été condamné par défaut, montrant ainsi la détermination de la justice à poursuivre tous les individus impliqués dans ce drame.
Ce jugement du tribunal militaire de Mbandaka s’inscrit dans une dynamique plus large de réforme du secteur de la sécurité en République Démocratique du Congo. Les autorités judiciaires entendent ainsi démontrer leur volonté de garantir l’État de droit et de protéger les citoyens contre les abus de pouvoir, quelles que soient leurs origines.
La question demeure cependant : cette décision judiciaire marquera-t-elle un tournant décisif dans les relations entre la population et les forces de l’ordre ? Seul l’avenir permettra de déterminer si ce verdict historique contribuera à restaurer la confiance des citoyens envers leurs institutions et à mettre un terme définitif aux pratiques abusives dans le recouvrement des taxes.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
