La scène musicale congolaise vient de perdre l’un de ses duos les plus prometteurs. Le groupe MPR, ce tandem électrisant formé par Zozo Machine et Yuma Dash, a définitivement tiré sa révérence après plusieurs années de collaboration fructueuse. Cette séparation, qui remonterait en réalité à près de trois ans, sonne comme un glas dans l’univers du hip-hop kinois.
Qu’est-ce qui a bien pu briser cette alchimie artistique qui faisait tourner les têtes ? Selon des sources proches de leur ancien producteur, des tensions internes auraient progressivement érodé les fondations de ce partenariat créatif. La machine s’est grippée, le rythme s’est brisé, laissant place au silence là où régnait autrefois l’énergie contagieuse de leurs performances.
« MPR s’est séparé il y a deux ou trois ans. Les petites prestations que vous avez vues servaient simplement à honorer des contrats signés bien avant », confie une source proche du producteur. Cette révélation jette une lumière crue sur la véritable chronologie de cette dissolution du groupe MPR, démontrant que la fin était actée depuis longtemps dans les coulisses.
Le constat est sans appel : « MPR n’était pas un groupe de stars, mais un duo d’artistes en développement. Quand certains se prennent pour des stars, cela finit toujours ainsi […] Au-delà de ça, il n’y avait pas de retour sur investissement. » Ces mots résonnent comme un requiem pour un projet artistique sacrifié sur l’autel des egos et des considérations économiques.
Pourtant, quel héritage laisse ce duo urbain Kinshasa ! Leur répertoire musical continue de vibrer dans les mémoires collectives : « Lobela ye français », « Dollars », « Nini to sali te » ou « Semeki » ont insufflé un vent de fraîcheur et d’audace dans le paysage musical congolais. Leur musique congolaise 2025 aurait pu continuer d’évoluer, mais le destin en a décidé autrement.
Aujourd’hui, chaque artiste trace sa propre partition. Zozo Machine a fondé son label « Le Code », une plateforme dédiée à la production de jeunes talents et à ses projets personnels. De son côté, Yuma Dash reste fidèle à Lotus Musique et prépare activement « Désillusion », son premier album solo qui promet d’être une œuvre introspective et personnelle.
La chaîne YouTube du groupe, rebaptisée « MPR | Yuma », devient le dernier vestige numérique de cette aventure musicale. « Le producteur ne peut pas jeter tout le travail accompli. Cette chaîne restera », affirme une source, préservant ainsi la mémoire digitale de ce chapitre important de la musique congolaise contemporaine.
Cette séparation groupe MPR interroge sur la durabilité des collaborations artistiques dans l’industrie musicale congolaise. Comment préserver la magie créative face aux pressions commerciales et aux ambitions individuelles ? La dissolution MPR servira-t-elle de leçon pour les nouvelles générations ?
Le chapitre MPR se referme donc, laissant derrière lui un parfum de nostalgie et des questions en suspens. Mais comme souvent dans l’univers artistique, la fin d’une collaboration peut donner naissance à de nouveaux départs. Zozo Machine et Yuma Dash écrivent désormais leur propre mélodie, poursuivant séparément leur quête artistique dans le grand orchestre de la musique congolaise.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Eventsrdc
