La stratégie diplomatique du président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo pour instaurer la paix dans l’Est de la République Démocratique du Congo vient de recevoir un soutien institutionnel notable. Le Conseil national de suivi de l’accord et du processus électoral (CNSA) a publiquement salué cette approche multidimensionnelle, reconnaissant les efforts déployés sur les fronts international et national.
Dans un communiqué rendu public mercredi 26 novembre 2025, le CNSA a particulièrement mis en lumière les deux piliers de cette stratégie diplomatique Tshisekedi : le processus de Washington ayant conduit à la signature d’un accord de paix RDC Rwanda, et le processus de Doha visant à établir un cadre de négociations avec l’AFC/M23. Cette double approche démontre-t-elle une nouvelle maturité dans la gestion des crises sécuritaires qui minent la région depuis des décennies ?
Le président Joseph Olenghankoy, signataire du document, a souligné l’importance des « espoirs ouverts par les engagements pris dans l’accord-cadre signé à Doha », particulièrement concernant le cessez-le-feu et les mesures de confiance conformes à la déclaration des principes du 19 juillet 2025. La CNSA RDC semble ainsi valider la méthode choisie par le chef de l’État, tout en appelant à une mobilisation collective.
Mais au-delà des déclarations officielles, quelle est la véritable portée de ces processus de paix ? Le président Tshisekedi joue-t-il son va-tout politique sur cette stratégie diplomatique ambitieuse ? Les observateurs notent que le timing n’est pas anodin, alors que le pays s’achemine vers un dialogue national inclusif en 2026.
Le CNSA a lancé un appel sans équivoque à « aiguiser la conscience de paix et la cohésion nationale », recommandant une implication de tous les acteurs – citoyens, institutions, confessions religieuses, société civile, diaspora et médias. Cette invocation à l’unité nationale traduit-elle une inquiétude face aux divisions persistantes ou marque-t-elle une réelle volonté de consolidation des acquis ?
« Le président de la République n’est pas un magicien, que seul, il peut tout. Mais, avec le soutien de tous, il peut tout », a déclaré Joseph Olenghankoy, dans une formule qui sonne comme un rappel à la responsabilité collective. Ce message sous-entend-il que le chef de l’État rencontre des résistances internes dans sa quête de paix ?
La structure d’observation électorale et politique encourage le chef de l’État à poursuivre ses efforts, tout en fixant des attentes claires pour 2026 : une année « porteuse de paix, couronnée par le dialogue national inclusif ». Cette projection dans l’avenir immédiat représente-t-elle une feuille de route implicite ou simplement des vœux pieux ?
Le processus de Doha, s’il aboutit, pourrait marquer un tournant décisif dans la résolution du conflit avec l’AFC/M23. Cependant, l’histoire récente de la RDC est émaillée d’accords signés puis violés, de cessez-le-feu annoncés puis rompus. La particularité de l’actuelle stratégie diplomatique Tshisekedi réside-t-elle dans son approche simultanée sur plusieurs fronts ?
Alors que la CNSA RDC appelle à ne « rien faire de nature à contrecarrer ce processus vital », on peut s’interroger sur les forces centrifuges qui pourraient entraver cette dynamique. Les prochains mois seront déterminants pour évaluer si cette double approche diplomatique portera ses fruits ou si elle rejoindra le long cortège des initiatives avortées.
La réussite ou l’échec de cette stratégie diplomatique pourrait bien définir l’héritage politique de Félix Tshisekedi et conditionner la stabilité future de toute la région des Grands Lacs. Le compte à rebours est enclenché, et tous les regards sont tournés vers la concrétisation de ces processus de paix tant attendus.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: mediacongo.net
